La désinformation fait rage depuis l'attaque sanglante et mortelle de Peyton Grander autour du tueur de Buffalo, adepte de la théorie du «Grand Remplacement». L'Américain, auteur de dix meurtres, s'est aussi distingué par une photo qui a donné du grain à moudre aux nationalistes russes.
Le suspect âgé de 18 ans a diffusé un manifeste raciste et s'est approprié le soleil noir, symbole utilisé entre autres par le régiment Azov, une unité d'extrême-droite de l'armée ukrainienne. Le symbole ornait le sol d'une des salles principales du château de Wewelsburg, habité par l’un des plus hauts responsables SS, Heinrich Himmler, rappelle TF1.
«Ces symboles se sont beaucoup 'mainstraimisés' et les Ukrainiens les arborent, car ils les trouvent jolis. Ce n’est pas mal vu en Ukraine», explique Adrien Nonjon à TF1, spécialiste de l’Ukraine et de l’extrême-droite post-soviétique à l'Institut National des Langues et Civilisations Orientales (Inalco).
Dans l'attaque de Buffalo, la désinformation s'est principalement concentrée sur le sonnenrad, ou soleil noir, un symbole néo-nazi utilisé par le suspect. Ce même sigle est tout aussi populaire que la croix gammée dans les groupuscules d'extrême-droite. Les pro-russes ont tout intérêt de lier la tuerie de Buffalo avec la guerre en Ukraine, comme le rôle des Etats-Unis est prépondérant dans le conflit russo-ukrainien.
Bien que des groupes néo-nazis soutiennent ouvertement l'Ukraine, spécialement le bataillon Azov, le tireur de Buffalo ne fait aucunement mention de cette partie. Et même si l'Ukraine n'est évoquée qu'une seule fois dans un document de 180 pages décryptant l'éloge du génocide blanc, la nation de Zelensky n'est pas citée dans le contexte actuel.
Par contre, comme l'indique Vice, l'influence du tireur de Christchurch sur le tireur de Buffalo est évidente puisque le manifeste est une copie flagrante de celui de l'auteur de 51 meurtres en Nouvelle-Zélande, en optant pour un mode opératoire très semblable à celui de Breton Tarrant, l'auteur des horreurs en Nouvelle-Zélande. Gendron assure même que c'est bien le tueur de Christchurch.
Tim Squirrel, responsable des communications et de la rédaction de l'Institute for Strategic Dialogue (ISD), un groupe de réflexion sur la lutte contre l'extrémisme, explique dans les colonnes de Vice:
Peyton Gendron aurait donc utilisé, n'en déplaise aux défenseurs de Poutine, le soleil noir pour son esthétique et sa symbolique. Ajoutons également que le suspect s'est déclaré non-coupable lors de sa première comparution. (svp)