A l'appel du Collectif Urgence Palestine, 300 personnes se sont rassemblées samedi à Genève, pour soutenir le peuple palestinien, alors que les affrontements entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste Hamas s'intensifient au Proche-Orient.
Les manifestants ont dénoncé la politique israélienne à l'encontre des Palestiniens, traitant l'Etat hébreu d'assassin et de criminel. Une intervenante a rappelé qu'en 1948, il y a 73 ans, s'est produite la «Nakba», la «catastrophe» en arabe, au cours de laquelle 700 000 Palestiniens ont été chassés de leurs terres.
«Parce que nous refusons de taire notre solidarité avec les Palestiniens, et que l'on ne nous empêchera pas de manifester, nous serons présents à 15h00» samedi, avait lancé l'Association des Palestiniens en Ile-de-France, ainsi qu'une petite trentaine d'autres organisations, malgré l'interdiction de manifester dans la capitale française prise jeudi soir à la demande du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, pour des «risques de troubles».
Il a été mis en avant le précédent de 2014, lorsqu'une manifestation pro-palestinienne à Paris avait dégénéré en violences urbaines. Les organisateurs ont tenu une conférence de presse en tout début d'après-midi pour réaffirmer leur «solidarité» alors que, dans les territoires palestiniens, «le massacre continue».
«La France est le seul pays démocratique à interdire ces manifestations», ont protesté les avocats de l'Association des Palestiniens en Ile-de-France. La manifestation était au départ prévue pour commémorer la «Nakba», la «catastrophe», qu'a constitué l'exode de centaines de milliers de Palestiniens à la création d'Israël en mai 1948.
D'autres manifestations ont été interdites, comme à Nice ou à Aubervilliers et Montreuil en Seine-Saint-Denis. En revanche, des manifestations ou rassemblements ont été autorisés à Toulouse, Montpellier, Lyon, Bordeaux, Marseille, Nantes, Rennes, Strasbourg, Lille, Metz ou encore Saint-Etienne.
En Espagne, environ 2500 personnes ont défilé dans le calme dans le centre de Madrid. Les manifestants scandaient «Ce n'est pas une guerre, c'est un génocide!» et brandissaient des pancartes barrées de slogans tels que «Le silence des uns est la souffrance des autres» ou «Jérusalem capitale éternelle de Palestine».
«Nous demandons à l'Espagne et aux autorités européennes de ne pas collaborer avec Israël, car elles collaborent par leur silence» sur les violences en cours au Proche-Orient, a expliqué pour sa part Ikhlass Abousousiane, 25 ans, infirmière d'origine marocaine comme de nombreux participants à la manifestation.
Plusieurs milliers de personnes se sont également rassemblées dans le centre de Londres, appelant le gouvernement britannique à intervenir pour faire cesser l'opération militaire israélienne.
Les manifestants se sont rassemblés à la mi-journée à Marble Arch, à côté de Hyde Park, d'où ils se sont dirigés vers l'ambassade d'Israël, de l'autre côté du parc, brandissant des drapeaux palestiniens et des pancartes demandant de «libérer» les territoires palestiniens.
En Belgique, quelque 3000 personnes manifestaient à Bruxelles pour commémorer les 73 ans de la «Nakba» et dénoncer les exactions de l'armée israélienne.
Et aux Pays-Bas, plusieurs centaines de manifestants, certains enveloppés de drapeaux palestiniens, se sont rassemblés sur deux places de La Haye. (ats/blg/afp/anp)