Une page politique se tourne. Selon toute vraisemblance, Benyamin Netanyahu, premier ministre sans interruption depuis 2009 a échoué. Il disposait d'un délai maximal de 28 jours pour former un gouvernement, après les législatives qui avaient placé son parti, le Likoud, en tête. Il n'est pas parvenu à réunir une majorité de 61 députés.
Le Likoud (parti de droite) était arrivé en tête avec 30 sièges, sur les 120 de la Knesset, lors des législatives du 23 mars. Les quatrièmes en moins de deux ans en Israël. Son chef, Netanyahou, avait reçu le mois dernier du président Reuven Rivlin le mandat de former un gouvernement.
Au cours des dernières semaines, Benyamin Netanyahou a tenté de former un «gouvernement de droite» avec ses alliés des partis ultra-orthodoxes et les formations de la droite radicale Yamina et d'extrême droite «Sionisme religieux». Mais en ajoutant ces appuis, son compteur politique s'est arrêté à 59 élus, à deux députés près de la majorité parlementaire.
Le centriste Yaïr Lapid, ancien journaliste et animateur de télévision, à la tête depuis une décennie de la formation Yesh Atid («Il y a un futur»), s'est dit prêt à former un gouvernement.
Il en profite pour envoyer des pics à son adversaire. Il accuse Netanyahou et son équipe de ne pas avoir empêché la tragédie «évitable» du mont Meron. Une bousculade géante où 45 personnes sont morts vendredi en plein pèlerinage réunissant des dizaines de milliers de juifs ultra-orthodoxes.
L'opposition doit maintenant s'assurer d'obtenir le mandat de former le gouvernement. Dans ce but, l'ancien chef de l'armée, Benny Gantz, a dit avoir «parlé avec tous les chefs des partis pro-changement pour leur demander de recommander à ce que Lapid obtienne le mandat de former le gouvernement. Une stratégie pour pouvoir ensuite former «tous ensemble un gouvernement en quelques heures», reprend Euronews.
La partie n'est pas finie pour autant. Benyamin Netanyahou est combatif et s'imposera sans doute comme un chef d'opposition coriace. La nouvelle coalition pressentie sera par ailleurs difficile à instaurer, Celle-ci doit réunir des partis de gauche, du centre et de la droite, dont le seul point commun est d'être tous « anti-Bibi », le surnom du leader du Likoud.
Cette coalition, sans socle idéologique commun, sera très certainement paralysée pour instaurer les grandes réformes souhaitées par les uns ou les autre, explique le maître conférencier Denis Charbit dans une interview de i24. La politique du statu quo menée par Netanyahou, sur de nombreux sujets, risque ainsi de lui survivre. Si la nouvelle coalition assure une transition politique, il n'est pas certain qu'elle ouvre un nouveau chapitre de l'histoire du pays. (ats/ga)