Joe Biden a invité quelque 110 pays et territoires à son sommet virtuel pour la démocratie, dont les principaux alliés occidentaux des Etats-Unis, mais aussi Taïwan dans un message clair à la Chine. Son ombre devrait planer sur ce rendez-vous malgré son absence.
Le «sommet pour la démocratie», promesse de campagne dont la première version aura lieu en ligne les 9 et 10 décembre avant une rencontre en personne un an plus tard, est l'une des pièces maîtresses de cette priorité.
Sans surprise, les principaux rivaux de Washington, Pékin et Moscou en tête, n'y figurent donc pas. En revanche, le président Biden a convié Taïwan, que les Etats-Unis ne reconnaissent pas comme pays indépendant mais érigent volontiers en modèle démocratique face à la Chine, qui considère elle l'île comme une de ses provinces appelée à revenir dans son giron.
Sa présence au sommet virtuel devrait donc entretenir les tensions qui se sont enflammées ces dernières semaines autour du sort de Taipei.
L'Inde, souvent qualifiée de «plus grande démocratie du monde», sera présente malgré les critiques fréquentes des défenseurs des droits humains à l'endroit de son Premier ministre nationaliste hindou Narendra Modi. Tout comme le Pakistan, en dépit de relations en dents de scie avec Washington.
La Turquie, alliée de Washington au sein de l'Otan mais dont le président Recep Tayyip Erdogan a par le passé été qualifié d'«autocrate» par Joe Biden, ne figure pas non plus parmi les pays participants.
Au Moyen-Orient, seuls Israël et l'Irak ont été conviés à cette réunion. Les alliés arabes traditionnels des Américains que sont l'Egypte, l'Arabie saoudite, la Jordanie, le Qatar ou les Emirats arabes unis sont absents. Joe Biden a aussi invité le Brésil, pourtant dirigé par le président d'extrême droite très controversé Jair Bolsonaro.
En Europe, la Pologne est représentée, malgré les tensions récurrentes avec Bruxelles au sujet du respect de l'Etat de droit, mais la Hongrie du Premier ministre Viktor Orban ne l'est pas. La Suisse figure également sur la liste des invités.
Côté africain, la République démocratique du Congo, le Kenya, l'Afrique du Sud, le Nigeria et le Niger font partie des pays invités.
«Pour un premier sommet», «il y a de bonnes raisons d'avoir un grand éventail d'acteurs présents: cela permet un meilleur échange d'idées», disait à l'AFP, avant la publication de la liste, Laleh Ispahani, de la fondation Open Society.
Les Etats-Unis eux-mêmes ont rejoint pour la première fois la liste des «démocraties en recul» du fait principalement d'une dégradation sous l'ère Trump, selon un rapport de référence publié par l'organisation intergouvernementale International IDEA. (ats/jch)