Le juge progressiste Stephen Breyer va quitter ses fonctions à la Cour suprême des Etats-Unis d'ici l'été, ce qui permettra à Joe Biden de nommer, pour la première fois, une femme noire au sein de la puissante institution.
Le magistrat de 83 ans, qui occupe ce poste depuis près de 28 ans, a l'intention de se retirer à la fin de la session en cours, qui se termine le 30 juin, ont rapporté, mercredi, plusieurs médias américains, citant des sources anonymes.
Sans attendre l'annonce officielle, la Maison Blanche a confirmé que la promesse faite par Joe Biden pendant sa campagne de nommer une Afro-Américaine à la Cour suprême «tenait toujours», comme le rapporte le New York Post.
De son côté, le chef démocrate du Sénat, Chuck Schumer, a rendu un hommage appuyé au juge Breyer, «un juriste modèle» à qui «l'Amérique doit beaucoup», et s'est dit prêt à organiser «rapidement» une audience de confirmation pour son successeur.
Stephen Breyer, un magistrat brillant connu pour son ton espiègle et ses valeurs progressistes, est, depuis des mois, sous une intense pression: plusieurs voix à gauche l'ont appelé à démissionner avant les élections de mi-mandat de novembre lors desquelles les démocrates risquent de perdre le contrôle du Sénat.
La Constitution américaine prévoit, en effet, que les neuf sages de la Cour soient nommés à vie par le président et confirmés par la chambre haute du Congrès.
Et les républicains ne cachent pas qu'ils pourraient bloquer un candidat choisi par Joe Biden s'ils reprennent la majorité au Sénat. Comme ils l'ont fait en 2018 quand Barack Obama avait tenté, en vain, de pourvoir un poste ouvert par le décès d'un magistrat.
Les nominations à la Cour suprême, qui arbitre la plupart des grands sujets de société aux Etats-Unis, sont l'objet depuis quelques années de féroces batailles politiques.