International
enquête

Les émeutes se multiplient à Beyrouth, un an après l'explosion

enquête

Les émeutes se multiplient à Beyrouth, un an après l'explosion

epa09395579 A picture taken with a drone shows Lebanese protesters gather outside the Beirut port to commemorate the first year anniversary of the Beirut port, in Beirut, Lebanon, 04 August 2021. Leba ...
Image: sda
Des milliers de Libanais se sont rassemblés pour commémorer les victimes de l'explosion au port de Beyrouth et pour réclamer justice.
03.08.2021, 12:0905.08.2021, 14:15
Plus de «International»

Un an après l'explosion à Beyrouth, le peuple libanais commémore la tragédie dans la douleur et la colère. Près du Parlement, les manifestations se sont transformées en émeutes. Les forces de l'ordre ont utilisé du gaz lacrymogène et des matraques contre les manifestants. La Croix-Rouge indique que de nombreuses personnes ont été blessées.

Le 4 août 2020, une gigantesque déflagration avait fait 214 morts et plus de 6500 blessés dans le port de Beyrouth, la capitale du Liban. L'ONG Human Rights Watch (HRW) met en cause les autorités de négligence criminelle, de violation du droit à la vie et de faire barrage à l'enquête.

La vidéo de la catastrophe:

Le rappel des faits

  • Mardi 4 août 2020, à 18h00 heure locale, plusieurs centaines de tonnes d'ammonium, stockées depuis 2014 dans un entrepôt délabré, provoquent une gigantesque explosion sur le port de Beyrouth.
  • La déflagration a été d'une violence inouïe, comme un tremblement de terre de 4,5 sur l'échelle de Richter. Le bruit a été entendu jusqu'au pays voisin de Chypre.
  • Il y a des victimes et des blessés partout. Des images vidéo montrent des voitures accidentées et des bâtiments entiers semblent avoir été engloutis par le feu.
  • La catastrophe survient alors que le pays vit une grave crise économique et politique, tout en étant pris avec la crise du coronavirus.

Les autorités accusées de négligences par une ONG

Dans un rapport de 126 pages, Human Rights Watch (HRW) a documenté les multiples manquements des instances politiques et sécuritaires dans la gestion de ce stock de matières dangereuses, depuis son arrivée au port en 2013, jusqu'à son explosion.

L'état des lieux, un an après:

  • Des dizaines de responsables gouvernementaux, douaniers et responsables de sécurité étaient au courant des dangers encourus, plusieurs années avant le drame. Les manquements auraient déjà commencé en 2013.
  • Les autorités douanières, alertées pour la première fois en 2014, auraient pu agir unilatéralement pour retirer les matières explosives du port. Mais elles n'ont pas pris les mesures adéquates pour s'en débarrasser.
  • Les preuves suggèrent avec force que certains responsables gouvernementaux étaient conscients du risque de mort que la présence de nitrate d'ammonium au port pouvait entraîner et ont tacitement accepté de prendre ce risque.

Les conclusions d'un rapport accablant

L'ONG recommande la mise en place d'une mission d'investigation indépendante de l'ONU et des sanctions internationales contre les hauts responsables libanais:

«Nous demandons des sanctions contre l'ensemble des individus et entités impliqués dans des violations continues des droits humains et les efforts visant à saper l'enquête locale, alors qu'aucun responsable n'a été traduit en justice, un an après le drame. Selon le droit international, l'échec d'un Etat à agir contre des dangers potentiels sur la vie humaine est une violation du droit à la vie. Cette explosion peut potentiellement être assimilée, d'après la loi libanaise, à un meurtre prémédité ou un homicide».
Communiqué de l'ONG Human Rights Watch

Le rapport de HRW se base sur plusieurs entretiens et des centaines de correspondances officielles, dont certaines n'ont jamais été rendues publiques. (ats/jch)

Fuite de kérosène dans un aéroport tunisien
Video: watson
1 Commentaire
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
1
Pourquoi Loukachenko ose-t-il défier Poutine? «Leur relation se fissure»
Le président biélorusse a démenti mardi le chef du Kremlin sur la destination des suspects de l'attentat de Moscou, alors présentés par la Russie comme en fuite vers l'Ukraine. Professeur d'histoire internationale à l'Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID) de Genève, Jussi Hanhimäki émet des hypothèses sur cette divergence exprimée publiquement.

Pourquoi Alexandre Loukachenko s'est-il permis de défier Vladimir Poutine, son allié? Le président russe n’avait aucunement évoqué jusqu'ici la Biélorussie comme destination première des auteurs présumés de l’attentat.
Jussi Hanhimäki: Il y a plusieurs hypothèses. Loukachenko est certes un allié de Poutine, et ce, depuis longtemps, mais il a aussi une opposition dans son pays, il est sous pression. Par ailleurs, passer pour un allié de Poutine n’a pas que des avantages, on s’en doute.

L’article