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En Afghanistan, être une femme journaliste est devenu une double peine

En Afghanistan, être une femme journaliste est devenu une double peine

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Depuis l'arrivée au pouvoir des talibans en Afghanistan à la mi-août, 43% des médias du pays ont fermé, mettant au chômage 60% des journalistes afghans et l'essentiel des femmes journalistes afghanes.Image: sda
Les talibans avaient déjà décidé de cesser la diffusion de séries dramatiques mettant en scène des actrices. Ils s'attaquent désormais aux médias et en particulier aux femmes journalistes.
21.12.2021, 05:3921.12.2021, 07:15
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Depuis l'arrivée au pouvoir des talibans en Afghanistan à la mi-août, 43% des médias du pays ont fermé, mettant au chômage 60% des journalistes afghans et l'essentiel des femmes journalistes afghanes, révèle une étude de Reporters sans frontières (RSF):

«Sur les 543 médias recensés au début de l'été, seuls 312 fonctionnaient encore fin novembre 2021. Cela signifie qu'en l'espace de trois mois, 43% des médias afghans ont disparu. Plus de 4 médias sur 10 ont disparu et 60% des journalistes et collaborateurs de médias sont désormais dans l'incapacité de travailler. Les femmes sont les plus touchées: 84% d'entre elles ont perdu leur travail.»

Ces données ont été calculées sur la base d'un recensement du nombre de médias et des journalistes en activité avant la prise de pouvoir des talibans, le 15 août 2021, précise l'ONG.

En parlant de femmes en Afghanistan:

Certaines régions dépourvues de médias locaux

La région de Kaboul, où la concentration de médias était la plus forte, a perdu plus de la moitié de ses médias (51%): sur 148 organes de presse recensés avant la mi-août, 72 exerçaient fin novembre:

«Il y a encore quatre mois, la plupart des provinces d'Afghanistan comptaient au minimum une dizaine de médias privés, désormais certaines régions se retrouvent quasi dépourvues de médias locaux».
  • Conséquence: sur 10 790 personnes travaillant dans les rédactions afghanes (dont 2490 femmes) au début du mois d'août, seuls 4360 étaient encore en activité au moment de l'étude (3950 hommes et 410 femmes);
  • Sur ce total, plus de quatre professionnelles des médias sur cinq ont perdu leur emploi.
  • Et dans 15 des 34 provinces d'Afghanistan, il n'y a plus aucune femme en activité.

Presque plus aucune femme journaliste à Kaboul

Les journalistes doivent aujourd'hui respecter les «11 règles du journalisme» et l'«Ordonnance du bien et l'interdiction du mal», textes édictés par le gouvernement taliban:

«Les médias doivent respecter les conditions posées localement par les talibans qui contrôlent ces zones et qui comprennent la mise à l'écart des femmes journalistes, y compris dans des endroits où elles étaient plus présentes.»

Avant de pouvoir couvrir un sujet, les journalistes doivent d'abord informer leur ministère de tutelle, obtenir l'autorisation de le réaliser pour enfin faire vérifier le résultat de leur travail avant diffusion. Dans la capitale afghane, le nombre de femmes journalistes est passé de 1190 avant l'arrivée des talibans à 390. (ats/jch)

La situation des femmes en Afghanistan est toujours aussi grave.
Video: watson
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