En apportant, dimanche, son soutien au chef de l'opposition israélienne, le chef de la droite radicale, Naftali Bennett, a ouvert la voie à la formation d'un «gouvernement du changement». Il pourrait remplacer Benjamin Netanyahou, premier ministre d'Israël depuis 25 ans:
«J'annonce que je vais tout faire pour former un gouvernement d'union avec mon ami Yaïr Lapid», a déclaré, dimanche soir, Naftali Bennett, qui cultivait depuis plusieurs semaines le mystère sur ses intentions. «Dans ces instants de vérité, il faut savoir prendre ses responsabilités», a-t-il ajouté dans un discours télévisé. «Yaïr et moi avons nos différences, mais nous partageons l'amour de ce pays.»
«Ce gouvernement sera un danger pour la sécurité de l'Etat d'Israël. Il s'agit de l'arnaque du siècle», a rétorqué dans la foulée Benjamin Netanyahou, lui aussi dans un discours retransmis à la télévision.
Il y a 25 ans (en mai 1996), Netanyahou avait vaincu le travailliste Shimon Peres et était devenu premier ministre pour trois ans. Il était revenu au pouvoir en 2009 et ne l'a plus quitté depuis.
Après des semaines marquées par la guerre de 11 jours entre le Hamas palestinien au pouvoir dans la bande de Gaza et l'Etat hébreu, des tensions à Jérusalem-Est et des heurts dans des villes judéo-arabes en Israël, Yaïr Lapid avait relancé vendredi son offre pour un «gouvernement d'union nationale».
Israel Hayom, quotidien gratuit marqué à droite, dénonçait, de son côté, une tentative de «putsch» afin de mettre fin à l'ère Netanyahou, soutenue par des «représentants du Hamas», une attaque indirecte contre la formation arabe israélienne Raam (islamiste) de Mansour Abbas (4 députés) qui pourrait soutenir la coalition Lapid.
Si le camp anti-Netanyahou ne parvient pas à former un gouvernement, 61 députés pourront demander au président de désigner comme premier ministre un parlementaire. Un autre scénario, redouté par les électeurs déjà appelés à voter quatre fois en un peu plus de deux ans, serait un retour aux urnes. (ats)