Le moment ne pourrait pas être plus explosif: alors que Vladimir Poutine menace d'utiliser des bombes atomiques et que le président américain Joe Biden met en garde le monde contre une «apocalypse» nucléaire, l'alliance de défense de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan) organise la semaine prochaine un exercice qui a précisément pour objet l'utilisation de telles armes.
Quatorze pays de l'Otan participeront à cette manœuvre nucléaire d'une semaine, baptisée Steadfast Noon. L'objectif est d'exercer la «participation nucléaire».
Celle-ci prévoit que les armes nucléaires américaines stationnées en Europe puissent également être utilisées par des pays partenaires pour défendre le territoire de l'Alliance. Il s'agit d'une mise en œuvre pratique comme le transport des armes nucléaires depuis les magasins souterrains, leur montage sur des avions de combat et des mouvements aériens coordonnés.
A l'heure actuelle, environ 150 à 200 armes nucléaires américaines sont encore stockées sur six sites en Belgique, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Italie et en Turquie. A cela s'ajoutent les armes nucléaires françaises et britanniques.
Selon le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, il s'agit de maintenir le potentiel de dissuasion de l'Otan «sécurisé, fiable et efficace». Dans le même temps, Stoltenberg assure qu'«il s'agit d'un exercice de routine planifié de longue date, qui a lieu chaque année». Il ajoute: «La Russie sait que la guerre nucléaire ne sera jamais gagnée».
La dernière chose que l'on souhaite maintenant est d'encourager à Moscou des «malentendus» ou des «erreurs d'appréciation» sur la volonté de défense des Alliés.
Concernant les menaces nucléaires de Poutine, il a déclaré qu'elles étaient «dangereuses et irresponsables». L'Otan surveille de près les troupes nucléaires russes. Jusqu'à présent, aucun changement n'a été observé dans leur déploiement.