Nicolas Hulot devançait ainsi d'une journée la diffusion d'un reportage télévisé qui donne la parole à des femmes l'accusant d'agression sexuelle et même de viol. Des charges que le militant écologiste et ancien ministre français a démenties. Conséquence, dans la foulée, il a annoncé:
Comme il l'avait fait en 2018 lors de la publication d'un article révélant une plainte pour viol classée sans suite, car prescrite, Nicolas Hulot se défend avant même la révélation des accusations émanant de quatre ou cinq femmes, selon ses propos.
Une méthode de défense dénoncée par la Fondation des femmes qui réclame «un peu de décence». «C'est à nouveau une campagne de gestion de crise qui consiste à vouloir parler avant qu'on ait pu entendre ces femmes. Laissons-les parler, qu'il se taise pour qu'on puisse les écouter», a déclaré à l'AFP sa présidente Anne-Cécile Mailfert:
Le reportage en question doit être diffusé dans «Envoyé Spécial» sur France 2, jeudi soir, a confirmé France Télévisions à l'AFP.
En février 2018, le magazine Ebdo, qui a depuis disparu, avait publié une enquête controversée incluant, en particulier, une plainte pour viol contre l'ex-animateur télé, classée sans suite car les faits étaient prescrits.
Cette plainte avait été déposée en 2008 par Pascale Mitterrand, petite-fille de François Mitterrand, et les actes dénoncés remonteraient à 1997.
Et s'il n'avait pas été affecté politiquement par cet article très critiqué. Nicolas Hulot avait finalement quitté le gouvernement avec fracas en août 2018, dénonçant le manque d'avancées sur l'environnement. A la question, mercredi, de savoir si des accusations d'agressions avaient joué un rôle dans cette décision, il a répondu: «Pas une seconde».
Juste avant la parution de l'article, celui qui était alors ministre de l'environnement avait «pris les devants» en allant démentir, déjà sur BFMTV, tout comportement inapproprié et des rumeurs «ignominieuses».
Nicolas Hulot indique avoir été informé d'au moins quatre nouveaux témoignages sur des faits allégués et prescrits, qui remontent jusqu'à 1989:
L'ancien ministre d'Emmanuel Macron critique un «système qui est en train de perdre la raison», avec «la justice qui se déplace sur les plateaux de télévision».
Même sans connaître les détails des accusations, «je sais ce que je suis incapable de faire, ce que je n'ai pas fait», a-t-il martelé. «Ces affirmations sont mensongères»:
Un commentaire qui a suscité la colère à haut niveau: «Ironiser sur un tel sujet? Sérieusement?», a réagi sur Twitter la ministre déléguée chargée de l'Egalité femmes-hommes, Elisabeth Moreno. «Ces propos sont intolérables».
A quoi ressemblera, désormais, la vie de celui qui a longtemps entretenu son image d'«écologiste préféré des Français»? «Me mettre à l'écart de ce monde que je ne reconnais plus», a-t-il répondu:
(jah/ats)