Un premier nom avait fuité dans l'affaire Jean-Jacques Bourdin: c'était Fanny Agostini qui était à l'origine de la plainte pour harcèlement sexuel contre le journaliste politique star de RMC. Elle avait pris la parole dans les colonnes de Mediapart hier, le 14 février. Le site a également récolté d'autres témoignages, identifiés ou anonymes, à l'encontre de l'animateur.
Fanny Agostini, ancienne présentatrice météo de RMC - BFM-TV, passée ensuite par l'émission Thalassa sur France 3, exposait sa version des faits remontant à 2013, lorsqu’elle participait à l’Open de pétanque de Calvi (en Corse). Conviée par Alain Weill, PDG du groupe, elle avait croisé le chemin de Jean-Jacques Bourdin, lui aussi invité à l'événement.
Alors qu'elle nageait tranquillement dans la piscine de l'hôtel, Agostini tombe sur Bourdin, qui l'aurait attrapée brusquement par le cou et essayant de l'embrasser à plusieurs reprises. Elle s'est débattue, sans crier, et est sortie de l'eau dans la foulée.
«J'obtiens toujours ce que je veux», lui aurait lancé le journaliste star. Une phrase aux allures de menace, qui a longtemps poursuivi et pesé sur Fanny Agostini.
Merci à @guillaumenery pour ce tournage glacé :-) @Ushuaia_TV @TF1 @phareouesttv pic.twitter.com/bvE6nSM48v
— Fanny Agostini (@Fanny_Agostini) February 12, 2022
Mais les avances ne s'arrêtaient pas là. Jean-Jacques Bourdin lui aurait même écrit un mail que le site d'informations s'est procuré et relevé par le quotidien Le Monde: «Tu me tentes tous les matins… J’aime ton regard», envoyé le 27 novembre 2014 sur le mail professionnel de la jeune femme.
Une autre femme était sortie du bois. Sidonie Bionnec, animatrice sur France Bleu et France 2, s'est aussi exprimée sur les manigances supposées de Bourdin. Au moment des faits, elle est une jeune journaliste, en 2010, désireuse de lancer sa carrière. Elle croise le chemin de Bourdin sur le plateau de Jean-Marc Morandini.
Après plusieurs repas à discuter boulot, La star de RMC lui propose une revue de presse. Bionnec le décrit comme «sympa, intéressant et vraiment pas déplacé». Plus tard, Bourdin l'invite à le suivre à Calvi pour qu'elle se constitue un réseau. Un temps peu emballée, la proposition lui paraît crédible et la jeune femme se décide, le fort désir de percer dans le métier, de s'y rendre.
Bourdin lui explique alors «qu'elle sera logée à l'hôtel, avec des invités». Tout baigne. Mais quelques jours plus tard, il lui passe un coup de fil pour lui expliquer que les hôtels étaient complets, qu'elle devra partager une villa avec lui et un ami. Et de préciser que l'ambiance sera estivale.
Face à l'incongruité de la situation, Sidonie Bionnec prévient alors Jean-Jacques Bourdin qu’elle ne fera pas le déplacement. Elle explique, toujours dans Mediapart: «Après cela, je n’ai plus jamais eu de nouvelles. Évidemment, je n’ai jamais eu le job. Il s’agissait vraiment d’avoir un boulot. Pour moi, c’était sérieux. Et je n’ai jamais été dans la séduction, je suis quelqu’un de très droit.»
Dans la foulée de l'article, Le Monde annonçait qu'une enquête avait été confiée par le parquet de Paris au commissariat du 16e arrondissement et une investigation interne avait été ouverte par Altice, maison mère de BFMTV et RMC.
Ce jeudi, Le Parisien révèle qu'une femme âgée de 61 ans vient de déposer plainte. Et Jean-Jacques Bourdin aurait mis le paquet: «agression sexuelle», «harcèlement» et «exhibition sexuelle». Ces actes ont été commis en 1988.
C'est la seconde plainte à l'encontre du journaliste star de RMC. Et même si les faits son prescrits, la plaignante – renommée Marie – s'est confiée au média français pour revivre les instants térébrants dont elle a été victime. Au moment des faits, elle était hôtesse standardiste dans une grande entreprise de communication à Neuilly-Plaisance.
A cette époque, Bourdin est journaliste sur RTL. En partant, il lui fait un signe pour lui signifier qu'il l'appellera plus tard. Il lui passera des coups de fil durant 2 semaines, lui proposera de visiter les locaux de RTL. Ce qu'elle accepte. Et arrive la rencontre: il récupère Marie à quelques encablures des studios. Il s'arrête à proximité de RTL. Elle raconte:
La combine ne s'arrête pas là. Il annonce des penchants surprenants: il aime quand c'est payant, et le journaliste propose à Marie un chèque de 2000 francs, qu'il lui pose sur les genoux.
Un épisode douloureux qui s'est étalé. Jean-Jacques Bourdin passait souvent sur le lieu de travail de la jeune femme.
Elle ne dit rien, de peur d'être licenciée. Elle parle alors de ce qu’elle a vécu à plusieurs proches, mais enfouit ça. Aujourd'hui, Marie dit souhaiter que «justice soit faite, et d'autres femmes osent en parler».