Troisième homme au premier tour de la présidentielle française, Jean-Luc Mélenchon a assuré qu'il n'est pas sorti «indemne» du scrutin. «Je ne sais pas si un événement comme celui-là peut se digérer», a-t-il concédé mardi soir sur le plateau de BFMTV.
Il faut dire qu'il n'était pas très loin du but: Jean-Luc Mélenchon a rassemblé 21,95% des voix le 10 avril.
Il a ensuite lancé un appel: «Je demande aux Français de m'élire Premier ministre» en votant pour une «majorité d'Insoumis» et de «membres de l'Union populaire» aux élections législatives de juin.
Jean-Luc Mélenchon vise donc à imposer une cohabitation au futur vainqueur de la présidentielle.
Je demande aux Français de m'élire Premier ministre. Pour ça, il y a un 3e tour. Il vous faut élire un maximum de députés de l'#UnionPopulaire aux élections législatives. Soyez 11, 12, 13 millions avec l'Union populaire. #MelenchonBFMTV #Melenchon1erMinistre pic.twitter.com/P9uvROkrHF
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) April 19, 2022
Il a précisé qu'il briguerait ce poste, et ce, que le président de la République élu dimanche soit Emmanuel Macron ou Marine Le Pen. «Je serai le Premier ministre, pas par la faveur de Monsieur Macron ou de Madame Le Pen, mais par les Français qui m'ont élu», a-t-il affirmé. Pour lui, le résultat du second tour de l'élection présidentielle est relativement «secondaire» en raison des élections législatives, auxquelles le député pourrait d'ailleurs ne pas se porter candidat.
Une cohabitation, «si ça ne convient pas au président, il peut s'en aller, moi je ne m'en irai pas», a prévenu Jean-Luc Mélenchon, qui a dit vouloir être «le Premier ministre pour appliquer (son) programme». «Je ne négocie avec personne», a-t-il souligné, expliquant ne pas avoir répondu à l'appel d'Emmanuel Macron passé à des candidats malheureux du premier tour.
A-t-il une préférence entre être à Matignon sous présidence Macron ou sous présidence Le Pen? «Non», a-t-il répondu, tout en disant, à l'image de sa consigne de ne «pas donner une seule voix à Madame Le Pen», que «les deux ne sont pas de même nature». Mais «la question de savoir qui est président à ce moment-là» de cohabitation ne compte pas à ses yeux, car «c'est le Premier ministre qui signe les décrets», a-t-il affirmé, ajoutant vouloir faire passer son programme. (mbr)