Parfois, les méthodes les plus directes sont les meilleures. Même si, dans le cas présent, pas sûr que l'invitation de Marine Le Pen à l'intention de son adversaire politique, Eric Zemmour, ne fasse pas un flop.
Invitée ce dimanche sur le plateau du Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro, la représentante du Rassemblement national a réagi au doigt d'honneur adressé par Eric Zemmour à une opposante samedi dernier.
🇫🇷 FLASH - Une passante a fait un doigt d’honneur à Éric #Zemmour lors de son déplacement à #Marseille, lequel a répondu par le même geste en ajoutant "et bien profond". (Nicolas Tucat/AFP) pic.twitter.com/ha61Fex4jf
— Mediavenir (@Mediavenir) November 27, 2021
Du coup, elle a enjoint son adversaire à abandonner ses ambitions présidentielles. Il paraît que, qui ne tente rien, n'a rien.
Selon Marine Le Pen, le polémiste d'extrême-droite n'est pas prêt: il aurait manqué la «mue» en véritable candidat. Toute personne à vocation de devenir président de la République qui se respecte doit «être capable de garder son sang froid et son calme», recommande sagement la députée, et «de maîtriser son instinct».
Insistant sur le manque d’aisance de Zemmour jusqu'à présent dans cette campagne, elle l'encourage à renoncer et à «se rassembler» - précisant encore qu'il n'apporte aucune «plus-value supplémentaire» aux idées de son propre parti.
🔴 Sur le doigt d’honneur d’Éric #Zemmour
— LCI (@LCI) November 28, 2021
🗣️ @MLP_officiel : "La mue de polémiste en candidat à la présidentielle ne s'est pas faite. L'exercice de candidat à la présidentielle est un exercice dans lequel il n'est pas à l'aise."
📺 #LeGrandJury sur #LCI pic.twitter.com/6O4B4oOxeA
Du coup, elle propose d'autres solutions: «Après tout, on peut servir son pays de 1000 façons, dans 1000 fonctions autres que candidat à la présidentielle.»
Et pour le caresser dans le sens du poil, elle ajoute: «Eric Zemmour reste un polémiste, un polémiste de talent. (...) Il a fait beaucoup pour nos idées. Mais en l’occurrence, en se portant candidat, il a plutôt tendance à affaiblir nos scores.»
En effet, Zemmour lui ferait inutilement de l'ombre en lui piquant des voix. «S'il n'est pas candidat, je serais devant Emmanuel Macron au premier tour. Ce qui fait qu'au second tour, je suis donnée à 46%».
Reste à voir si le potentiel candidat qui, rappelons, n'a encore rien officialisé, sera sensible à invitation et saura entendre raison devant les recommandations bienveillantes de sa compétitrice. Rien n'est moins sûr.
C'est un véritable concours de piques que se lancent les deux figures de l'extrême-droite, plus ou moins à équité dans les sondages. Marine Le Pen et Eric Zemmour recueillent tous les deux autour de 16% d’intentions de vote, se disputant la deuxième place au premier tour de la présidentielle derrière Macron.
«Je note que ses critiques sont extrêmement violentes et sont surtout très personnelles», a déploré encore la candidate dimanche sur le plateau du Grand Jury.
En effet, le polémiste s'est toujours montré vertement critique à son égard. Fin octobre, il a clamé que «Marine Le Pen était incapable de gagner une élection présidentielle» et que voter pour elle «ne sert à rien». «C’est moi qui rassemble», a-t-il conclu. Aïe.