Ah, les joies des sondages... Avant même le début de la course officielle à l'Elysée, ces baromètres de l'opinion publique donnent un aperçu du potentiel vainqueur de l'élection.
S'il faut les prendre avec précaution, il s'agit d'un bon moyen de tâter la température. La preuve: les candidats ont le nez constamment plongé dedans, pour s’évaluer ou mesurer l’impact d’une idée. A n'en pas douter, les sondages fournissent une indication intéressante des rapports de force et des dynamiques.
A quatorze jours du premier tour de l'élection présidentielle, voici donc où se placent les douze candidats dans les intentions de vote pour le moment.
La candidate du RN ne cesse de progresser dans les intentions de vote. Selon un sondage OpinionWay-Kéa Partners pour Les Echos, elle est créditée de 20%: un niveau qu'elle n'avait plus atteint depuis la mi-novembre.
Cette remontada est pour le moins inattendue, si ce n'est carrément inespérée: mi-février, Marine Le Pen a touché un plus bas à 15%. Elle était alors à égalité avec Valérie Pécresse et Eric Zemmour.
Elle occupe désormais une confortable deuxième place. L'écart se resserre avec Emmanuel Macron.
Le candidat d'extrême-droite est sur une mauvaise pente. Il n’en finit pas de perdre du terrain. Il se trouverait à 12% d’intentions de vote au premier tour, selon une enquête Ifop-Fiducial pour Paris Match, réalisée le 23 mars. Selon un autre baromètre pour BFMTV, il serait même passé sous la barre symbolique des 10%.
Comment analyser cette dégringolade? Le polémiste ferait à la fois les frais d'un effet de nouveauté qui s'essouffle et de ses erreurs à répétition sur le dossier ukrainien, entre le tollé provoqué par sa position sur l'accueil des réfugiés et ses propos laudateurs sur le président russe.
Bien qu'il ait toujours affirmé ne pas faire confiance aux sondages, Nicolas Dupont-Aignan n'y échappe pas. Il se situe à environ 1,5% d'intentions de vote, selon un baromètre Ipsos Sopra-Steria publié par Sud-Ouest.
La qualification pour le second tour de l'élection présidentielle s’éloigne pour Valérie Pécresse. Le 22 mars, la candidate des Républicains est passée pour la première fois depuis sa désignation à la primaire de la droite en décembre, sous la barre des 10%.
Selon un sondage pour Le Parisien datant du 24 mars, Valérie Pécresse récolte 9,5% des intentions de vote.
Emmanuel Macron reste le favori incontesté. Selon le même sondage Ipsos réalisé pour le Parisien, le président-candidat obtiendrait près de 30% des voix au premier tour. Il semble donc très bien placé pour sa réélection.
Toutefois, même s'il est donné nettement en tête, Macron est en recul depuis deux semaines, après avoir connu une réelle envolée depuis le début d’invasion russe en Ukraine.
Après avoir décroché difficilement ses 500 parrainages, le candidat d'extrême-gauche Philippe Poutou est en queue de peloton. Il est crédité d'à peine 1% des intentions de vote, soit à peine plus que sa rivale de gauche, Nathalie Arthaud.
Les sondages sont particulièrement désastreux pour Anne Hidalgo, qui parvient pas à faire décoller sa candidature. Elle ne dépasse pas les 1,5% des voix dans le dernier sondage Elabe pour BFMTV et L'Express.
Un chiffre qui démoralise surtout ses troupes, lesquels espèrent désormais atteindre les 5% d'intention de vote, seuil de remboursement des frais de campagne, explique Europe1.
Le candidat écologiste Yannick Jadot se place en sixième position, derrière Valérie Pécresse. Il reste bloqué à 5%, selon le baromètre quotidien OpinionWay-Kéa Partners pour Les Echos.
En ce qui concerne Jean-Luc Mélenchon, la dynamique positive se poursuit. Désormais bien installé à la troisième place des intentions de vote, le leader insoumis effectue lui aussi une percée.
Selon un sondage Elabe publié mardi par Le Point, le candidat de La France insoumise est désormais crédité de 15% d'intentions de vote.
Il pourrait bénéficier d'un effet «vote utile» de la part des électeurs de gauche, qui souhaitent absolument éviter un second tour entre Macron et un candidat de droite ou de droite radicale.
Dans le même temps, le communiste Fabien Roussel est plutôt stable, gravitant autour de 3% des intentions de vote.
Jean Lassalle est habitué à se trouver dans les bas fonds des sondages. Le candidat iconoclaste se situe autour des 2,5%.
Toutefois, il est un baromètre en tête duquel le candidat de gauche arrive en tête, et non des moindres: l'indispensable sondage de la Saint-Patrick. 👇
Nathalie Arthaud, candidate de la LO ferme la marche, en se plaçant à 0,5%. Elle atteindrait même carrément à 0%, selon un autre sondage Ifop-Fiducial publié le 21 mars par Sud-Ouest.
Alors que l'élection présidentielle peine à s'imposer dans l'actualité, il est plus ou moins certain qu'Emmanuel Macron sortira vainqueur du premier tour.
Quant à la personne qu'il affrontera pour le second tour, Marine Le Pen semble toujours tenir Jean-Luc Mélenchon à bonne distance, malgré la dynamique favorable de celui-ci.
Les deux finalistes de 2017 pourraient bien être ceux de 2022.
Le verdict final des Français aura lieu le 24 avril.