Sabrina Zohar, créatrice de vêtements américaine, n'y a pas cru ses yeux lorsqu'elle a découvert un nouveau filtre Instagram qui simule de faux tatouages. Et pour cause. Le filtre, baptisé «Old School», donne l'impression d'avoir une croix gammée encrée sur le bras.
Profondément choquée par ce filtre, la jeune femme n'a pas hésité à partager son indignation à ses plus de 17 000 abonnés. «Cela doit cesser, pas seulement pour les personnes juives, mais pour tout le monde». Et d'ajouter. «Hitler et le nazisme ne sont pas des blagues alors arrêtons de prétendre que tout va bien».
Après avoir signalé le filtre au réseau social, la Californienne a exhorté ses abonnés à faire de même.
Mais rien ne s'est passé. Un porte-parole d'Instagram a même confié au New York Post qu'il ne prévoyait pas de retirer le filtre. La raison? «Il ne viole pas nos politiques». En effet, selon le réseau social, le symbole ferait référence à un contexte culturel qui est antérieur au nazisme.
Egalement contactée, Anastasia Truita Tkachenko, la créatrice du filtre a livré le même argumentaire. Elle a mis en avant le fait que l'icône date de plusieurs milliers d'années et qu'il symbolise, avant tout, la divinité et la spiritualité dans les religions indiennes. Par ailleurs, a-t-elle fait remarquer, l'inclinaison de la croix diffère de celle de l'emblème du parti nazi.
Quelques jours plus tard, sous la pression, la plateforme a finalement cédé. «Y'all we did it !!! Ils ont changé le symbole», s'est félicitée Sabrina Zohar dans une story, lorsqu'elle a vu que le symbole avait, enfin, disparu.
Pour Jonathan A. Greenblatt, PDG de l'Anti-Defamation League qui a réagi à l'affaire, cette histoire est une preuve de plus de la nécessité d'investir davantage dans la modération du contenu sur les réseaux sociaux.