Les Britanniques ont beau adorer leur Reine, ils sont également super pragmatiques: du coup, l'évènement a déjà été prévu en secret dans les plus infimes détails, et ce depuis 1960.
L'existence du plan était déjà connue depuis quelques années. Mais le média Politico a réussi à mettre la main sur des documents confidentiels, qui fournissent le déroulé précis.
Nom de code: London Bridge (ben oui, le plan mérite bien de porter un nom).
On vous prévient, c'est une véritable opération militaire.
Lorsque surviendra le moment fatidique, le secrétaire privé de la reine sera le premier informé. A lui d'avertir, ensuite, le ou la cheffe du gouvernement sur une ligne sécurisée, avec ces mots: «London Bridge is down» (London Bridge est à terre, en français).
Ensuite, ce sera un véritable téléphone arabe: la cheffe du gouvernement aura la tâche d'appelle le ministre des Affaires étrangères, qui informera à son tour les pays du Commonwealth (37 au total sont encore sous l'autorité de la reine).
La Première ministre aura également la mission de faire la première déclaration officielle. D’après les documents que Politico s’est procurés, la maison royale est si pointilleuse que les formulations sont déjà choisies.
Dans les jours suivants (officiellement baptisés D+1, D+2, D+3...), tout est déjà planifié: le déplacement du cercueil, l'exposition du corps au public, l'accession au trône du prince Charles...
Jusqu'aux costumes des présentateurs qui annonceront la nouvelle à la télévision. D'ailleurs, le Guardian avait révélé, il y a quelques années, que les experts qui interviendront sur le plateau ont déjà signé leurs contrats.
On vous épargne la suite du déroulé, c'est long et infiniment précis — voire carrément risible. (Le gouvernement a même pensé à prévenir les éventuels bugs au moment de mettre en berne le drapeau de Buckingham Palace.)
Au terme d'une période de deuil de dix jours, les obsèques se tiendront à l’abbaye de Westminster. Elizabeth II sera ensuite enterrée à la chapelle King George VI au château de Windsor, aux côtés de son époux le prince Philip.
Une chose est sûre: malgré ces préparations, le gouvernement s'attend à une charge de travail absolument monumentale. Un scénario catastrophe prévoit déjà l'affluence de milliers de touristes à Londres, menant - dans les cas extrêmes - à des pénuries et des points de rupture des services publics.
Cet article a été mis à jour, il a été publié la première fois en octobre 2021