On la surnomme désormais «la patiente de New-York». Mercredi 15 février, NBC News a rapporté l'information selon laquelle une Latino-Américaine atteinte du VIH et d'une leucémie a guéri. Avant elle, deux patients avaient été guéris sans voie médicamenteuse.
Au total, dix instituts de recherche et universités américains ont participé à l'étude de ce cas inédit. Le traitement a été mené par le Dr Yvonne J. Bryson, spécialiste des maladies infectieuses pédiatriques à la David Geffen School of Medicine de l'université UCLA à Los Angeles qui s'est d'ailleurs félicité de cette première mondiale. Il s'agit en effet de l'un des trois seuls cas de traitement réussi de malades du virus de l'immunodéficience humaine (VIH).
Dans leur étude, les chercheurs soulignent que jamais auparavant une personne séropositive n'avait été traitée de manière à faire disparaître son infection au VIH. Cela a été rendu possible grâce à une procédure médicale particulière.
Contrairement aux essais précédents, c'est une «haplo-/transplantation de cordon ombilical» qui a permis cette avancée scientifique. Une thérapie réalisée à partir de cellules souches (produites dans la moelle osseuse) d'un parent et de celles du cordon ombilical d'un nourrisson. Fait intéressant: les cellules souches de ce dernier contenaient une caractéristique génétique naturelle, mais rare, qui rend les personnes résistantes au VIH. Concrètement, il s'agit d'une fonction du gène «CCR5» qui empêche le virus IH d'infecter les cellules. Cette particularité se retrouve principalement chez les personnes d'origine nord-européenne ou caucasienne.
Suite à cette transplantation, la patiente a encore dû prendre des médicaments. Mais après quatorze mois, elle a pu stopper son traitement. A ce jour, l'infection par le VIH n'est pas réapparue, affirmait Yvonne J. Bryson lors de la présentation de ses résultats à la Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections: «La concentration du virus dans son sang était indétectable pendant toute cette période.»
En 2009, des scientifiques avaient annoncé la guérison d'un homme atteint de leucémie. Connu sous le nom du «patient berlinois», celui-ci avait été guéri du VIH par une transplantation de cellules souches résistantes au virus. Il est toutefois décédé plus tard de la leucémie. Une décennie plus tard, la même approche a été appliquée au «patient de Londres», un Sud-Américain atteint d'un lymphome de Hodgkin. Un homme de Düsseldorf serait également en rémission du VIH depuis une transplantation en 2019, mais n'est pas encore considéré comme complètement guéri.
Le cas de la patiente de New York donne des raisons d'espérer, mais est loin d'être un traitement standard, a déclaré Sharon Lewin, président de la Société internationale du SIDA, cité par le Washington Post:
((t-online,mndl))