La majorité socialiste au Parlement portugais a annoncé jeudi son intention de voter une deuxième fois la loi de dépénalisation de l'euthanasie bloquée la veille par le président, le conservateur Marcelo Rebelo de Sousa. Elle veut le contraindre à promulguer le texte.
D'après la presse locale, un nouveau vote devrait intervenir à la mi-mai et la loi pourrait entrer en vigueur à l'automne.
Selon la constitution portugaise, lorsque le président de la République refuse de promulguer une loi pour des raisons politiques, le Parlement peut décider d'amender le texte ou de le revoter pour surmonter le veto du chef de l'Etat.
Mercredi, le dirigeant portugais a une nouvelle fois fait obstacle à une loi de dépénalisation de l'euthanasie, défendue depuis trois ans par la majorité socialiste avec le soutien d'une formation d'extrême gauche et des libéraux.
C'était la quatrième fois en trois ans que le Parlement votait en faveur de l'euthanasie, mais le texte s'était déjà heurté aux réserves de la Cour constitutionnelle et du président, un fervent catholique.
La dernière mouture de la loi, reformulée après avoir été retoquée par la Cour constitutionnelle en janvier, prévoit désormais que l'euthanasie ne soit autorisée que dans les cas où «le suicide médicalement assisté est impossible en raison d'une incapacité physique du patient».
Le président conservateur avait demandé aux députés de préciser qui était habilité à «attester» de cette impossibilité, afin, selon lui, qu'il n'y ait «aucun doute sur son application».
«En opposant un veto politique, le président renvoie la décision au Parlement», qui n'est pas obligé de suivre ses suggestions, a réagi le leader du groupe socialiste. (ats/jch)