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Une femme sur dix a fait une fausse couche, et c'est encore tabou

Une femme sur dix a fait une fausse couche, et c'est encore tabou

Une femme sur dix a fait une fausse couche, et c'est encore tabou. Watson
Image: Shutterstock
Le fait de faire une fausse couche est encore «trop minimisé», malgré le fait qu'une femme sur dix en fasse encore. La publication scientifique The Lancet explique le phénomène.
27.04.2021, 09:5727.04.2021, 18:00
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Une femme sur dix a fait une fausse couche. Ce phénomène «trop longtemps minimisé» doit être mieux pris en charge, notamment sur le plan psychologique, selon un rapport publié mardi dans The Lancet.

44 fausses couches par minute

«Pendant trop longtemps, le fait de faire une fausse couche a été minimisé et, souvent, pas pris au sérieux (...). Il n'est plus temps de se contenter de dire aux femmes "Essayez encore"», plaide la prestigieuse revue médicale dans l'éditorial qui accompagne ce rapport.

Les auteurs du rapport estiment que 23 millions de fausses couches se produisent chaque année dans le monde, soit environ 15% du total des grossesses. Cela représente environ «44 grossesses perdues chaque minute», selon l'une des trois études qui composent ce rapport.

De nombreux facteurs

En se basant sur plusieurs autres travaux publiés ces 20 dernières années, les chercheurs estiment que 10.8% des femmes ont fait une fausse couche. Les fausses couches récurrentes sont nettement moins fréquentes: 1.9% des femmes en ont fait deux et 0.7% en ont fait trois.

Certains facteurs sont associés à une augmentation du risque de fausse couche:

  • Des anomalies chromosomiques chez le foetus
  • L'âge de la mère et, dans une moindre mesure, du père (surtout au-dessus de 40 ans)
  • Des antécédents de fausse couche
  • Un indice de masse corporelle très bas ou très élevé
  • L'alcool
  • Le tabac
  • Le stress
  • Le travail de nuit
  • L'exposition aux pesticides.

Par ailleurs, le risque est plus élevé chez les femmes noires.

Un manque d'empathie

«De nombreuses femmes se plaignent du manque d'empathie avec lequel elles sont prises en charge après une fausse couche: certaines ne reçoivent aucune explication et le seul conseil qu'on leur donne c'est de réessayer», ajoute la professeur Quenby, directrice adjointe du Tommy's National Centre for Miscarriage Research, organisme caritatif britannique spécialisé dans cette question et initiateur du rapport.

«Bien qu'une fausse couche n'arrive la plupart du temps qu'une seule fois, une part significative de la population aura besoin de traitements et de soutien. Malgré cela, le silence autour des fausses couches persiste non seulement chez les femmes qui les vivent, mais aussi parmi les soignants, les décideurs politiques et les organisations de financement de la recherche»
Professeur Siobhan Quenby université de Warwick

Les auteurs recommandent que les femmes qui ont fait une fausse couche puissent bénéficier d'un suivi minimum, avec notamment un soutien psychologique pour le couple et des conseils avant des grossesses ultérieures. Ces soins doivent être renforcés pour les femmes qui ont fait plusieurs fausses couches. Ils jugent nécessaire une harmonisation de ce suivi au niveau mondial.

Un témoignage sur les fausses couches:

Ces derniers mois, la mannequin Chrissy Teigen et l'épouse du prince Harry, Meghan Markle, ont révélé qu'elles avaient fait une fausse couche. Des déclarations saluées par des associations, selon lesquelles elles ont contribué à briser un tabou. (ats)

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