Près des deux tiers (66.3% selon une estimation à 19h) des 48 millions d'électeurs français ne se sont pas exprimés lors des élections régionales en France, à peine moins que la semaine dernière qui avait marqué un record pour des élections depuis le début de la Ve République, en 1958. Les bureaux de vote ont fermé à 20h.
Ce second tour a confirmé l'échec des partis de Marine Le Pen (droite radicale et populiste) et d'Emmanuel Macron (En Marche, parti au pouvoir) et le sursaut des partis traditionnels installés de longue date dans le paysage politique local.
Tous les présidents de régions sortants ont été réélus, sept pour la droite qui apparaît vainqueur, et cinq pour la gauche en France continentale.
Ces deux partis manquent d'ancrage territorial par rapport à la droite ou la gauche modérée, alliée à l'extrême gauche et aux écologistes. Ces partis «traditionnels» avaient un peu disparu du paysage médiatique ces dernières années, après l'élection surprise du centriste Emmanuel Macron à la présidence en 2017, ayant grignoté tant l'électorat de droite que de gauche.
Plusieurs ténors de la droite vont désormais prendre le vent de leur victoire aux régionales pour affirmer que les cartes de la présidentielle peuvent être rebattues alors que les sondeurs prédisent une finale Macron/Le Pen.
«Maintenant, tout le monde a compris que la présidentielle est désormais un match à trois. Le match à deux a du plomb dans l'aile», a estimé Xavier Bertrand, ancien ministre de droite, vainqueur dans la région des Hauts-de-France (Nord) et déjà candidat pour 2022, dans le journal Les Echos. La gagnante de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse (droite), et celui de la région Auvergne-Rhône Alpes (centre), Laurent Wauquiez (droite), vont aussi se positionner. «Une équipe de France de la droite et du centre a émergé, j'y prendrai toute ma part», a prévenu Pécresse.
En face, les sortants de gauche l'emportent aussi dans plusieurs régions avec des alliances entre socialistes, écologistes (EELV) et Insoumis (extrême gauche). Mais aucun des élus de dimanche n'est sur les rangs pour concourir à la présidentielle et les chefs des partis ne sont pas d'accord pour une candidature unique. «Il y a une gauche qui est en train de reconquérir un espace», a estimé le secrétaire national du PS Olivier Faure.
Ce retour en force du clivage gauche/droite doit toutefois être analysé avec prudence et rien ne dit que le duel Macron/Le Pen pour la présidentielle sera remis en cause.
(ats/jah)