Mais la vie continue et Koh-Lanta la Légende est de retour dès ce soir sur TF1 pour le grand final de cette saison anniversaire. Les candidats ne sont plus que neuf (Claude, Sam, Jade, Ugo, Loïc, Alix, Laurent, Phil, et Christelle, sur l'île des bannis). Ils s'apprêtent désormais à affronter la dernière ligne droite de l'aventure et plusieurs épreuves mythiques dont celles des poteaux et de l'orientation.
L'occasion pour Yann Le Gac, le créateur de la plupart des jeux de l'émission, de les décrypter dans L'Equipe Magazine. Yann Le Gac, si vous ne le connaissez pas, c'est un spécialiste du grand écart. Ex-danseur de la compagnie Maurice Béjart à Lausanne, il interprète également le Père Fouras dans Fort-Boyard.
Yann Le Gac a eu l'idée de cette épreuve en observant «un groupe de pélicans perchés sur des poteaux» au Panama, raconte-t-il à L'Equipe Magazine. Il dit en apprécier le côté graphique. Et il ajoute:
Le jeu avait été introduit au Costa Rica, en 2002, lors de la deuxième édition de Koh-Lanta. Il faut dire que lors de la première saison, les finalistes s'étaient affrontés dans une épreuve nettement moins palpitante, consistant à garder la main posée sur un totem le plus longtemps possible.
Tout comme les téléspectateurs, Yann Le Gac possède un amour particulier pour l'orientation. «De tous les jeux, c'est peut-être celui qui demande le plus d'endurance mentale», confie-t-il. Il raconte qu'il est même arrivé à la production de devoir tourner sur deux jours, tellement les candidats mettaient de temps à venir à bout de l'épreuve.
De l'aveu même de son créateur, le parcours du combattant n'a rien de particulièrement original, il reste un incontournable de ce type d'aventures. En revanche, c'est un excellent révélateur de caractères:
Claude ne cesse de repousser le record de cette épreuve. En 2021, il a tenu 3h47 suspendu à son rondin au-dessus des flots. «Il possède un mental en béton. Il reste dans sa bulle et fait abstraction de tout le reste. La douleur ne peut plus avoir de prise sur lui», analyse Yann Le Gac.
A l'inverse, le piège serait de vouloir rapprocher ses bras de ses jambes en se laissant pendre tel un sac, selon l'inventeur de l'épreuve. «On a vu des candidats se faire surprendre pour avoir abaissé un bras ou une jambe, histoire d'éviter la tétanie. Au final, ils craquent en tentant de se rétablir.» Vous voilà prévenus.
Dans ce jeu, les candidats doivent remplir le plus rapidement possible un seau de boue. Pour y parvenir, ils se jettent gaiement dans une flaque géante et s'enduisent le corps. «Ce qui nous intéresse, c'est de faire ressortir le côté tribal, presque primitif de l'aventure», détaille Yann Le Gac.
Et s'il affirme que tous les jeux de Koh-Lanta sont réfléchis afin de ne favoriser personne, il reconnaît que celui-ci sort du lot:
Pour cette épreuve, la compétition se situe presque davantage entre les constructeurs qu'entre les candidats, selon Yann Le Gac. «C'est l'un des jeux les plus spectaculaires de l'émission. La structure finale peut être considérée comme une œuvre artistique.»
L'opération provoque donc une forte d'émulation au sein de son équipe. Surtout que bâtir une telle construction n'a rien d'un jeu d'enfant:
Yann Le Gac n'a pas inventé ce jeu qui est inspiré du Survivor américain, mais il l'apprécie tout de même. Là aussi, les femmes s'en sortent souvent mieux que les hommes, probablement, en raison d'un rapport masse/résistance jouant en leur faveur:
Et celui qui incarne le Père Fouras a un conseil pour les futurs candidats. Selon lui, ils doivent «veiller au placement de leurs mains. C'est mieux d'avoir la paume vers le bas que vers le haut. Ça retourne moins les poignets sur le long terme».
«On nage dans l'exotisme, sous des eaux paradisiaques. On sait qu'on va faire rêver les gens», confie Yann Le Gac au sujet de cette épreuve. Mais pour la production de l'émission, c'est un vrai casse-tête:
Mais pour les candidats aussi, l'épreuve est un défi. Vous ne savez pas nager? Cela va se voir gros comme un requin dans un aquarium. «Je n'oublie pas un certain Gégé, il avait beau avoir pied, avec le courant, il faisait du sur-place. Ça a fait le tour de la France.»