Elon Musk, s'adressant pour la première fois aux employés de Twitter jeudi, a assuré qu'il visait un milliard d'utilisateurs sur le réseau social. Il est toutefois resté vague sur des sujets clefs aux yeux de salariés inquiets à l'idée que l'acquéreur potentiel ne respecte pas certaines valeurs de l'entreprise.
Le multimilliardaire a répété qu'il ambitionnait d'atteindre un milliard d'utilisateurs et de diversifier les sources de revenus. Mais il n'a pas clarifié à quel point il était déterminé, ou non, à racheter Twitter.
Depuis la révélation d'une première prise de participation au capital, au début avril, il a envoyé de nombreux signaux contradictoires sur ce dossier, à coup de tweets souvent critiques et parfois agressifs à l'égard de la plateforme, où il est suivi par plus de 98 millions d'utilisateurs.
Jeudi, il a fait part de sa passion pour le réseau social, son moyen d'expression préféré. Mais il n'est pas satisfait par les résultats financiers de l'entreprise. Il a cité en exemple le succès d'applications qui appartiennent à des groupes chinois, TikTok et WeChat.
Le milliardaire voudrait que la plateforme soit utilisée par un milliard de personnes. Twitter comptait 229 millions d'utilisateurs actifs dits «monétisables», c'est-à-dire pouvant être exposés à de la publicité sur la plateforme, au premier trimestre de cette année.
«Si Musk veut que Twitter soit moins 'ennuyeux' et plus comme TikTok, cela pourrait signifier une transition majeure vers la vidéo, un peu comme les autres réseaux qui ont copié» le format de vidéos courtes et captivantes, a réagi l'analyste Jasmine Enberg d'Insider Intelligence.
Interrogé sur sa vision politique, Elon Musk a de nouveau souligné l'importance d'une modération moins stricte des contenus, dans les limites définies par la loi. Sa conception se heurte à celle de nombreux employés de Twitter, d'associations et d'élus démocrates, qui demandent au contraire aux réseaux sociaux de mieux lutter contre les discours haineux, le harcèlement et la désinformation.
Elon Musk, qui a tweeté mercredi qu'il penchait pour le gouverneur républicain ultra-conservateur de Floride, Ron DeSantis, pour l'élection présidentielle de 2024, s'est défini jeudi comme un «modéré» en politique. Il a estimé, dans le passé, que Twitter était «politiquement orienté à gauche», car basé à San Francisco, et devrait être «plus impartial».
A la bourse, le cours de Twitter demeure très inférieur (30% de moins) au prix proposé, mi-avril, par Elon Musk, signe que Wall Street n'est pas encore convaincu. (ats/jch)