Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est rendu mardi près du front, non loin de Bakhmout, le principal champ de bataille de l'Est de l'Ukraine où l'armée ukrainienne résiste depuis des mois à une offensive russe.
«L'est de l'Ukraine est l'axe (du front) le plus difficile», a-t-il dit à des militaires, à l'occasion de la journée des forces armées:
Non loin de là, dans le bastion prorusse de Donetsk, six civils ont été tués dans des frappes ukrainiennes, selon les autorités locales.
Vladimir Poutine n'a effectué que de rares déplacements, comme lundi, en Crimée annexée, où des images l'ont montré en train de conduire un véhicule sur le pont reliant cette péninsule à la Russie, qui avait été partiellement détruit début octobre par une attaque attribuée par Moscou à Kiev.
Le président ukrainien n'était ainsi mardi qu'à 45 kilomètres de Bakhmout, que les forces russes tentent de conquérir depuis l'été au prix de destructions considérables, sans y parvenir pour le moment.
Moscou y a déployé non seulement des soldats, mais aussi le groupe paramilitaire Wagner qui a recruté des repris de justice.
La prise de Bakhmout constituerait enfin un succès pour les Russes, qui, depuis l'automne, essuient les revers, forcés à des retraites dans le nord-est et le sud.
Face à la multiplication de ces défaites, le Kremlin a décidé, depuis octobre, de concentrer les attaques sur les installations énergétiques ukrainiennes, privant la population d'électricité, voire d'eau et de chauffage, au moment où l'hiver arrive avec ses températures négatives.
Mardi encore, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a expliqué ces «frappes massives» par la nécessité de «réduire le potentiel militaire de l'Ukraine».
Si le Kremlin ne cesse de jurer qu'il viendra à bout de la résistance ukrainienne, les derniers mois se sont avérés très difficiles pour les militaires russes, face à des Ukrainiens motivés et armés par leurs alliés occidentaux.
Moscou a en outre dénoncé ces deux derniers jours des attaques ukrainiennes sur des aérodromes militaires, dont deux, ciblés lundi, qui se situent à plusieurs centaines de kilomètres de la frontière. Kiev n'a pas admis officiellement une quelconque responsabilité dans ces actions.
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov les a pour sa part qualifiées de «facteur dangereux», ajoutant, sans fournir de précisions, que «des mesures nécessaires seront prises».
Le journal russe Kommersant écrit que l'Ukraine a utilisé des drones soviétiques TU-141 pour frapper notamment, lundi, la base d'Engels, abritant des bombardiers stratégiques et située à 500 km de la frontière ukrainienne la plus proche.
Kiev n'a pas officiellement revendiqué ces attaques, qui illustrent toutefois les difficultés que rencontre l'invasion déclenchée le 24 février par Vladimir Poutine. Washington a par ailleurs déclaré «ne pas encourager» ce type d'action:
Le ministère britannique de la Défense a estimé mardi que si Kiev avait pu mener une telle opération, Moscou doit la considérer comme «l'échec stratégique le plus significatif de protection de ses forces depuis l'invasion de l'Ukraine».
De plus, mardi matin, une autre attaque au drone, dans la zone de l'aérodrome de Koursk, près de la frontière ukrainienne cette fois-ci, a mis le feu à un réservoir de carburant.
Les Ukrainiens continuent quant à eux de subir des coupures de courant, au lendemain d'une nouvelle série de bombardements sur les infrastructures énergétiques de leur pays.
Ces attaques provoquent «un nouveau niveau de besoins» humanitaires pour la population, s'est alarmé à New York le chef de l'agence humanitaire de l'ONU:
(ats/jch/asi)