Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, demande à l'Allemagne «une décision rapide sur les armes» qu'elle pourrait livrer à l'Ukraine. «La principale cible a été et est encore Kiev», a-t-il dit jeudi au Forum économique mondial (WEF) à Davos.
L'Allemagne a été ciblée, y compris par certains de ses partenaires européens, pour son manque de soutien face à la guerre. De son côté, elle souhaiterait pouvoir livrer des munitions suisses, une approche que Berne a refusée en raison de la loi sur les exportations de matériel de guerre.
Vitali Klitschko, qui est resté plusieurs jours à Davos, a lancé un appel aux gouvernements et aux citoyens occidentaux. Il a annoncé:
Comme maire, il doit désormais «apporter une normalité et la sécurité» aux habitants de sa ville. «Nous ne pouvons donner aucune garantie» à ceux qui reviennent après avoir été contraints de fuir, a-t-il estimé. Parmi les 3,5 millions d'habitants avant la guerre, un million d'entre eux ne sont toujours pas rentrés.
«C'est un génocide», a répété le maire. Les effets sont observés dans toute la région, y compris pour la population russe, affirme-t-il. Et de faire entendre aux participants le bruit des sirènes qui ont retenti pendant de longues journées dans sa ville. Evoquant «l'odeur des cadavres dans la rue», Vitali Klitschko a insisté:
Le maire appelle ses homologues à aider et investir dans le rétablissement de sa ville, alors que des centaines de bâtiments ont été détruits, de même que 90% de certaines municipalités autour de la capitale.
Vitali Klitschko a participé mercredi à une réunion avec des acteurs économiques. Il pourrait peut-être assister à la conférence de Lugano (TI) sur la reconstruction de l'Ukraine, les 4 et 5 juillet prochains. «Je ne sais pas encore, peut-être mon frère Vladimir», présent à ses côtés cette semaine, a-t-il dit à Keystone-ATS.
Selon des estimations, la reconstruction pourrait coûter 600 milliards de dollars au pays. Pour Kiev, l'enveloppe devrait atteindre près de 85 millions de francs, estime le maire.
Mais avant, «nous devons mettre un terme à la guerre», dit-il. La Russie n'honore «aucune règle», a-t-il déploré sous les yeux de la secrétaire d'Etat aux affaires étrangères Livia Leu, après avoir demandé cette semaine à la Suisse des sanctions plus dures. Ailleurs en Ukraine, douze maires restent portés disparus parmi une trentaine qui ont été enlevés. (sas/ats)