Ils ne devaient pas perdre par trois buts d'écart, ou plus. Après 22 minutes, ils étaient menés 2-0...
Dans la continuité d'une saison épouvantable, Xamax a sauvé sa place en Challenge league sur le fil, en ne perdant finalement «que» 2-1 contre l'avant-dernier Chiasso. Personne n'ose imaginer comment les choses auraient pu tourner si, à la 32e minute, Parapar n'avait pas réduit le score, avec le double effet de calmer instantanément les nerfs de Xamax et les ardeurs de Chiasso.
Avec le recul, Xamax aura mal vécu sa relégation en Challenge league. Inconsciemment peut-être, il n'était pas prêt à en affronter les rudesses: terrains gras et adversaires coriaces, dans le silence inquiétant d'un stade de province. Il a commencé sa saison avec une équipe déprimée, réduite à une dizaine de rescapés, avant d'empiler des joueurs sans talent ni utilité quelconque, engagés à la sauvette pour rassurer le coach Stéphane Henchoz - finalement limogé.
Le président-propriétaire Jean-François Collet promet de repartir cet été avec un effectif choisi et un budget stable, voire légèrement augmenté de 4 millions de francs. Davantage qu'une équipe, Xamax doit reconstruire une réputation, un rapport de confiance avec une population nostalgique et désabusée.
Le club le plus titré du pays a réintégré la Super League à la dernière minute, après avoir battu Kriens 2-1. Le but des Lucernois (68e) l'a plongé dans une tension extrême, «à quelques centimètres du précipice», comme s'est écrié le commentateur de SF-DRS.
L'avenir de Grasshopper, passé en mains chinoises, n'en reste pas moins confus.
Si GC n'est plus le bastion d'une aristocratie bancaire, il en a conservé la culture du secret. Tout y demeure obscur: un actionnariat opaque, des relations troubles avec Wolverhampton et l'agent Jorge Mendes, l'ombre de la propriétaire Jenny Wang Jinyuan qui, deux ans après, n'a toujours pas commenté son arrivée club, dont elle époussète discrètement les cadres.
En un sens, avec sa propriétaire chinoise et son trading de joueurs, GC est devenu un club moderne. Il n'a plus besoin de sa vieille baronnie de la Paradeplatz. Même pas d'un public ni d'une soirée choucroute. Reste à découvrir son but suprême.
C'est maintenant au FC Sion de sauver sa place en Super league et de porter une certaine idée du «caractère valaisan». Les Sédunois reçoivent Bâle à Tourbillon, tandis que Vaduz défend son petit point d'avance à Zurich (début des matches à 20h30).
Les différents scénarios possibles:
❌ Sion perd => Sion est relégué
❌ Vaduz gagne => Sion est relégué
❌ Sion fait match nul et Vaduz fait match nul ou gagne => Sion est relégué
✅ Sion gagne et Vaduz perd => Sion disputera le barrage
✅ Sion gagne et Vaduz fait match nul => Sion disputera le barrage
✅ Sion fait match nul et Vaduz perd => Sion disputera le barrage
Depuis une semaine, la presse se penche sur le marasme du FC Sion, parfois sur sa dépouille encore fumante, et relaie un sentiment diffus de lassitude - à moins que ce ne soit seulement du désamour. En substance: ils l'ont bien cherché.
Dans Le Nouvelliste de ce matin, le match est passé souverainement sous silence, comme une réponse éloquente au boycott de Christian Constantin. En Une, le journal redouble d'effronterie avec deux espaces consacrés au HC Sierre et à Viège. Rien pour le FC Sion.
Mais les mots les plus sévères sont ceux de «la famille», recueillis dans un article du matin.ch (lire ici). Avec plus ou moins de compassion, des figures historiques du FC Sion en dénoncent l'impéritie. Alvaro Lopez, capitaine des années 80, regrette que «Christian Constantin n’ait pas de patience. Il fait et défait l’équipe chaque été. On ne voit ça qu’à Sion».
Georges Bregy est encore plus dur: «Il faut se rendre à l'évidence que certains joueurs n’ont tout simplement pas le niveau de Super league.» Et d'observer, vu de son domicile zurichois: «Ici, ce ne serait pas une catastrophe si Sion était relégué. Christian Constantin n’a pas forcément bonne presse. Il a eu de bons entraîneurs, comme Zeidler ou Jacobacci. Leur travail à Saint-Gall et Lugano le prouve. Mais à Sion, ils ont été licenciés.»
𝗟𝗲𝘃𝗲𝗿 𝗹𝗮 𝘁𝗲̂𝘁𝗲, 𝘁𝗼𝘂𝘁 𝗱𝗼𝗻𝗻𝗲𝗿, 𝗻𝗲 𝗿𝗶𝗲𝗻 𝗿𝗲𝗴𝗿𝗲𝘁𝘁𝗲𝗿 👊🏼
— FC Sion (@FCSion) May 17, 2021
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Il ne reste pas grand-chose à sauver de cette saison sans tambour ni choucroute, sinon une veille réputation de faiseurs de miracles construite sur des triomphes miraculeux en Coupe. «Sauf que cette fois, tout ne dépend pas de nous», rappelle Christian Constantin à l'ATS, comme si une certaine lassitude l'avait gagné, lui aussi.