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8 mythes autour du sperme: après 1000 coups, y'en a plus?

8 mythes autour du sperme: après 1000 coups, y'en a plus?

De nombreuses légendes circulent sur le thème du sperme. Le manque de rapports sexuels entraîne-t-il un engorgement du sperme? Qu'en est-il de l'allergie au sperme? Huit mythes sous la loupe.
22.10.2022, 16:5922.10.2022, 19:14
Wiebke Posmyk / t-online
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Nous vivons dans une époque relativement «éclairée». Malgré cela, les discussions sur la sexualité ne sont souvent pas aussi libres que celles auxquelles nous sommes habitués dans d'autres domaines. Des rumeurs et des demi-vérités circulent rapidement, mais ce qui est réellement vrai reste souvent inexpliqué. Une raison suffisante pour examiner d'un peu plus près certaines affirmations concernant le sperme.

Après 1000 coups, c'est fini

Une rumeur persistante prétend qu'après un certain nombre d'éjaculations, le stock de spermatozoïdes est épuisé.

Les testicules des hommes produisent des spermatozoïdes 24 heures sur 24 jusqu'à un âge avancé. Environ 1000 spermatozoïdes sont produits chaque seconde. Ce qui représente près de 90 millions de spermatozoïdes en une seule journée. Que l'homme éjacule ou non, et à quelle fréquence, ne joue aucun rôle.

Conclusion: l'idée que la production de spermatozoïdes s'arrête après un certain nombre d'éjaculations est tout simplement absurde. Compte tenu du nombre immense de spermatozoïdes produits chaque jour, la question est plutôt de savoir si un nombre insuffisant d'éjaculations entraîne un engorgement du sperme. Ce qui nous amène au deuxième mythe...

L'abstinence entraîne un engorgement du sperme

L'idée que l'abstinence prolongée devrait nécessairement conduire à une accumulation de sperme semble évidente. Mais même après une longue période de privation de sexe et de masturbation, rien ne s'accumule dans le pantalon.

Le corps se débarrasse en effet tout seul des spermatozoïdes en trop: ce sont simplement les cellules du système immunitaire qui les éliminent. Les spermatozoïdes inutilisés sont libérés par une éjaculation spontanée pendant le sommeil.

Conclusion: le mythe de l’embouteillage du sperme n'est rien d'autre qu'un conte.

Il existe une allergie au sperme

Irritations cutanées, gonflements ou même difficultés respiratoires après un rapport sexuel? De tels symptômes d'allergie peuvent effectivement être dus au contact avec le sperme. Le déclencheur est une certaine substance contenue dans le liquide séminal: la protéine kallicréine. En tant que composant de l'antigène spécifique de la prostate, elle contribue à la consistance liquide du sperme.

En moyenne, il ne faut que quelques minutes après le contact avec le sperme pour que les premiers symptômes apparaissent. Dans le pire des cas, un choc anaphylactique peut survenir. Changer de partenaire n'aiderait pas, car la protéine qui déclenche l'allergie se trouve dans le sperme de chaque homme.

Cette allergie au plasma séminal, comme l'appellent les spécialistes, est rare par rapport à d'autres allergies. Dans le monde, on ne recense officiellement qu'un peu plus de 100 cas.

Des études indiquent, toutefois, que le nombre réel de cas est plus élevé. Mais il est plus probable qu'une réaction soit due à un autre déclencheur après un rapport sexuel. Par exemple, le parfum du partenaire. Ou des résidus de noix qui peuvent se retrouver dans le sperme après avoir été consommés.

L'allergologue peut déterminer s'il s'agit réellement d'une allergie au sperme en cas de troubles. Les préservatifs protègent du contact direct et les antihistaminiques et préparations à base de cortisone sont efficaces contre les symptômes. À long terme, une désensibilisation peut être utile: elle consiste à habituer progressivement le corps à des doses de plus en plus élevées de l'allergène.

Conclusion: l'allergie au sperme existe bel et bien. En cas de doute, un examen chez l'allergologue permet de clarifier la situation.

Le sperme détermine le sexe du bébé

Le sexe du bébé dépend-il du sperme de l'homme? Des bases de la génétique permettent de répondre à cette question:

Dans le noyau d'une cellule humaine se trouve le matériel génétique, l'ADN. Il se compose de chromosomes, dans lesquels sont stockées les différentes informations héréditaires. Une cellule contient normalement 23 paires de chromosomes, soit 46 chromosomes au total. Les spécialistes parlent de double jeu de chromosomes.

Contrairement à toutes les autres cellules humaines, les ovules et les spermatozoïdes ne possèdent pas de double jeu de chromosomes, mais seulement un jeu simple de 23 chromosomes. Ce n'est que lorsque le spermatozoïde et l'ovule s'unissent que le double jeu de chromosomes est créé, l'un provenant de la femme et l'autre de l'homme.

Les deux chromosomes sexuels, qui forment la 23e paire de chromosomes, sont décisifs pour le sexe du bébé. C'est leur combinaison qui détermine si une personne est de sexe masculin ou féminin. Les femmes ont deux chromosomes X (XX), tandis que les hommes ont un chromosome X et un chromosome Y. Lors de la fécondation, le sexe du bébé dépend donc du jeu de chromosomes simple dans le spermatozoïde: si c'est le chromosome X, ce sera une fille, si c'est le chromosome Y, ce sera un garçon.

Conclusion: le sexe d'un bébé est bel et bien déterminé par le chromosome sexuel du spermatozoïde.

Les spermatozoïdes peuvent survivre plusieurs jours après un rapport.

En dehors du corps, les spermatozoïdes meurent rapidement. Dès que le liquide séminal protecteur sèche, les spermatozoïdes ne peuvent plus survivre. Sur des vêtements, des draps ou des tissus similaires, le sperme sèche au bout de quelques minutes seulement.

Il en va autrement des spermatozoïdes qui se trouvent dans l'appareil génital féminin. Ils peuvent y survivre étonnamment longtemps: environ trois jours.

Une femme est particulièrement fertile aux alentours de l'ovulation. Durant cette phase, les spermatozoïdes peuvent passer par le col de l'utérus pour atteindre les trompes de Fallope et y féconder un ovule. En général, les spermatozoïdes ont besoin d'une à trois heures pour parcourir les douze à quinze centimètres qui les séparent des trompes de Fallope. Là, ils peuvent encore fusionner avec un ovule féminin après plusieurs jours. La probabilité est plus élevée le premier jour après le rapport sexuel.

Conclusion: les spermatozoïdes n'ont une chance de survie qu'à l'intérieur du corps. Même plusieurs jours après le rapport sexuel, un spermatozoïde se trouvant dans les trompes de Fallope peut encore féconder un ovule. Quelques jours avant l'ovulation, les chances qu'une femme tombe enceinte après un rapport sexuel non protégé sont déjà relativement élevées.

Plus une femme reçoit de sperme, plus elle a de chances de tomber enceinte

Plus, c'est mieux? C'est peut-être vrai dans certains domaines. Mais qu'en est-il lorsqu'il s'agit de la quantité d'éjaculat? La probabilité de fécondation augmente-t-elle avec la quantité?

Dans ce cas, il est utile de regarder de plus près la composition du sperme: 95% de fluides corporels (sécrétions) et 5% seulement de spermatozoïdes. Sans les sécrétions, les spermatozoïdes mourraient en route vers l'ovule. Les sécrétions fournissent de l'énergie aux spermatozoïdes, les protègent de l'acidité du milieu vaginal et leur permettent de rester mobiles.

La quantité totale de sperme joue donc un rôle secondaire, car il est principalement composé de liquide. Ce qui est déterminant pour la question de la fertilité, c'est plutôt le nombre de spermatozoïdes présents dans l'éjaculat et leur qualité. Lors de l'éjaculation d'un homme en bonne santé, plus de 40 millions de spermatozoïdes quittent le corps. Seuls quelques centaines d'entre eux atteignent les trompes de Fallope de la femme lors du rapport sexuel. S'il y a nettement moins de spermatozoïdes dans le sperme, la probabilité de fécondation diminue.

Si les spermatozoïdes sont insuffisamment mobiles, immatures ou mal formés, ils ne peuvent pas non plus féconder un ovule. Si l'on ne trouve pas de spermatozoïdes complètement matures dans l'éjaculat, les spécialistes parlent d'azoospermie: l'homme est alors stérile.

Conclusion: la fertilité d'un homme dépend de la quantité et de la qualité de ses spermatozoïdes, et non de la quantité totale d'éjaculat.

Pour les spermatozoïdes, les caleçons sont plus sains que les slips serrés

Mieux vaut un caleçon ample qu'un slip moulant? Des études indiquent que les caleçons sont peut-être en effet un bon choix en ce qui concerne la qualité du sperme.

Des chercheurs américains ont analysé le sperme de 656 hommes et les ont interrogés sur le type de sous-vêtements qu'ils portaient. Tous les hommes du groupe d'étude présentaient une concentration de spermatozoïdes dans la fourchette normale, mais étaient traités dans une clinique spécialisée dans l'infertilité.

Les porteurs de caleçons n'avaient pas seulement nettement plus de spermatozoïdes dans leur éjaculat que les porteurs de slips. Ils présentaient également une plus grande proportion de spermatozoïdes mobiles et donc potentiellement fécondables. Une explication possible: la température optimale pour la formation des spermatozoïdes est légèrement inférieure à la température du corps, raison pour laquelle les testicules sont «externes». Dans un slip serré, il pourrait donc facilement faire un peu trop chaud.

En outre, les spécialistes ont constaté que la concentration de l'hormone FSH dans le sang des porteurs de slips était supérieure de 14% à celle des porteurs d'autres sous-vêtements. La FSH stimule la production de spermatozoïdes chez les hommes. Cette concentration plus élevée pourrait indiquer que le corps essaie de compenser la quantité réduite de spermatozoïdes.

Les scientifiques ont pu exclure d'autres facteurs possibles qui pourraient expliquer les différences (comme l'âge ou le surpoids) dans leur étude, ou au contraire les prendre en compte en conséquence.

Conclusion: les résultats de la recherche indiquent que les caleçons larges contribuent bel et bien à une plus grande fertilité masculine que les slips serrés - ce qui ne signifie pas nécessairement que lesdits slips rendent infertiles.

La selle de vélo tue le sperme

À cause de la pandémie de Covid, de plus en plus de personnes se sont mises en selle. Mais est-ce vraiment sain pour les spermatozoïdes? Le vélo rend-il stérile?

De nombreux cyclistes font état d'engourdissements dans la région génitale après une longue période de vélo, ce qui est le signe d'une diminution temporaire de la circulation sanguine à cet endroit. Cependant, il n'a pour l'heure pas été prouvé que la pratique du vélo augmente la probabilité de problèmes d'érection ou d'infertilité. Dans le cadre de l'étude «Cycling for Health» menée en 2012-2013, des scientifiques ont interrogé plus de 5000 cyclistes sur leur fréquence de pédalage et sur d'éventuels problèmes d'impuissance et de fertilité. L'étude a également pris en compte des données telles que l'âge, le poids, la consommation d'alcool et de nicotine ainsi que des maladies antérieures.

Résultat: aucun lien n'a été établi entre la pratique du vélo et les problèmes de fertilité ou de puissance sexuelle, même chez les cyclistes qui pédalaient plusieurs heures par semaine. Les cyclistes de plus de 50 ans présentaient toutefois un risque légèrement plus élevé de cancer de la prostate. Ils ne devraient donc pas exagérer dans leur pratique du vélo.

Conclusion: Jan Ullrich, père de quatre enfants, le savait peut-être: faire du vélo ne nuit pas à la fertilité (selon les résultats de l'étude). N'hésitez donc pas à pédaler.

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