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La superstar de 64 ans, qui compte 40 ans de carrière à son actif, prépare son grand retour sur scène. L'occasion d'une interview et d'un shooting (forcément très esthétiques) au magazine
Vanity Fair. Religion, enfants, inspiration: on vous résume la Madone en une poignée de punchlines.
18.01.2023, 20:5019.01.2023, 07:49
Madonna plus madonnesque que jamais, sous l'objectif des photographes Luigi & Iango pour Vanity Fair.image: vanity fair
Madonna, 40 ans de carrière! Quel a été le prix à payer pour ce fabuleux destin?
«Je pourrais répondre que ça m’a coûté plusieurs milliards»
Mais encore?
«Comment mesurer les risques que j’ai pris, comment chiffrer mon parcours artistique?»
A elle de nous le dire...
«L’absence de repos, le renoncement à la sécurité, la fin de la tranquillité, le manque de sommeil et de sérénité mentale, l’impossibilité de passer assez de temps avec les personnes que j’aime»
Dur dur, en effet. Et sinon, quelles ont été sa plus grande victoire et sa plus grande défaite?
«Il y a deux questions. Veuillez choisir et ne m’en poser qu’une à la fois»
Ah, euh... sa plus grande victoire?
«D’être parvenue à accompagner mes enfants là où ils en sont»
Et du coup, sa pire défaite ?
«Je ne ressasse jamais les échecs»
C'est noté. Rien à voir, mais qu'a-t-elle pensé des attaques de l'Eglise à son encontre?
«J’ai grandi dans une famille catholique, et être attaquée par l’Eglise a été un choc»
On la comprend...
«J’essayais simplement de faire le bien, mais ça leur échappait. J’ai tout de suite su que le problème venait d’eux, et non de moi»
Ah, tant mieux!
«Je ne faisais qu’appliquer les enseignements de Jésus. Mes détracteurs étaient des hypocrites»
Ok. C'est le moment de parler d'inclusion et de diversité!
«Vous savez, lorsque je n’étais personne, sans argent et sans rien à manger...»
Oui?
«Ceux qui m’ont soutenue et m’ont accueillie, ceux qui ont pris soin de moi...»
Eh bien?
«C’étaient les personnes issues des minorités ou LGBTQI+»
Ah, ok. Et donc?
«Mon rôle consiste justement à donner une voix à tous ceux qui sont marginalisés»
Parlons plutôt de religion. Quelle est le rapport de Madonna avec Dieu?
«Je cultive ma spiritualité»
Hmm, intéressant. Pourquoi?
«Il me semble important que chacun développe une relation à l’âme, à la force spirituelle, quel que soit le nom qu’on lui donne»
On se croirait à mon cours de yoga...
«Impossible de survivre et de traverser la vie sans être connecté à l’idée d’un pouvoir supérieur et d’une force énergétique»
Sur une image du shooting, Madona est représentée comme une poupée fragile. Pourquoi?
«Je n’ai fait que suivre l’idée des photographes»
Certes. Mais l'image a un peu de vrai, n'est-ce pas Madonna?
«Notre éloignement de la véritable puissance du féminin nous donne l’impression d’être des poupées détraquées»
Oui, on saisit l'image. S'est-elle déjà sentie ainsi?
«On ne peut pas être artiste sans avoir jamais ressenti un sentiment de blessure ou de fêlure»
C'est le moment de taper sur le patriarcat.
«Je m’y attaque au quotidien, à coups de poing, mais il y a de la résistance»
Il a la dent dure, ce patriarcat. Madonna a encore un long combat devant elle.
«Chaque femme doit livrer bataille contre le monde patriarcal dans lequel elle vit, un monde qui essaie de nous coincer dans différents angles, un peu comme dans une arène de corrida»
Belle métaphore. La victoire est pour bientôt?
«Malheureusement, non»
Oh.
«On a l’impression de revenir en arrière»
C'est-à-dire?
«Comment expliquer qu’aux Etats-Unis, on soit à nouveau en train de débattre de la liberté des femmes à disposer de leur propre corps?»
Excellente question. Madonna est-elle pessimiste?
«Non, je suis et je reste optimiste»
Ouf! Changeons de sujet. Quel genre de musique écoute la «Reine de la pop»?
«Je suis une grande fan de Kendrick Lamar»
Nous aussi. Pourquoi?
«Il raconte les violences, la drogue, l’absence de pères: toutes les plaies d’une génération»
En parlant d'artiste, pourquoi s'est-elle déguisée en Frida Kahlo pour le shooting?
«Plus jeune, j’étais une marginale, mais Frida Kahlo m’a fait comprendre que, quelle que soit notre place dans la société, il nous est possible d’en faire quelque chose de beau»
Roh, c'est si joliment dit... D'ailleurs, on la voit aussi avec des clowns. Pourquoi?
«Le clown est un personnage paradoxal que j’affectionne particulièrement»
Nous, ils nous font peur.
«On se rend compte de la peine qu’il se donne pour amuser les autres»
Snif...
«Le destin du clown, c’est celui de l’artiste: jouer son numéro, faire rire, et en même temps, laisser entrevoir des sentiments opposés»
Ah oui, c'est vrai. Sinon, c'est le moment de parler maternité. Comment fait-on pour concilier le rôle de maman et celui de star planétaire?
«C’est le numéro de clown le plus difficile à réussir»
En effet les gosses, c'est tout un cirque...
«Faire des enfants et les élever est une œuvre d’art»
On n'irait pas jusque-là. Pourquoi?
«Personne ne vous donne le mode d’emploi»
C'est bien dommage...
«C’est un travail qui nécessite énormément de temps, et qui est épuisant, car il n’y a jamais de trêve»
C'est sûr. A propos des enfants de Madona, il y a des artistes!
«Voir chacun trouver sa voie, c’est ce qui me rend le plus heureuse»
Mais les a-t-elle encouragés sur cette voie artistique?
«Je n’ai jamais poussé Lola [le nom de scène de sa fille aînée Lourdes] à faire de la musique, ni mon fils Rocco à peindre»
Cependant...
«Mais je n’ai jamais cessé de les exposer à l’art, à la musique»
Pensez-vous qu’il a été facile pour eux de grandir avec Madonna comme mère?
«Pas du tout!»
Au moins, Madonna est honnête. Pourquoi?
«Avoir une mère comme moi, c’est plutôt un obstacle qu’autre chose»
Aïe. Bon, parlons un peu de ses projets.
«Je m’apprête à créer un nouveau show»
Youpiii, on se réjouit! Et sinon?
«Depuis des années, je travaille à la mise en scène d’un film sur ma vie»
Ça promet. Mais encore?
«Je fais de l’anthropologie sociale»
Ah, intéressant.
«Je cherche l’inspiration partout où je vais, où qu’elle se trouve»
Changeons de sujet. Quelle est la plus grande peur de la plus grande star du monde?
«Vivre dans une société où l'on ne peut pas être libre d'exprimer son individualité, ses pensées»
C'est vrai, ça fait peur.
«A-t-on basculé dans une sorte de dystopie? Ce serait effrayant»
Tout à fait. Parlons d'un truc plus joyeux: ce qui rend Madonna heureuse!
«Le temps que je passe avec mes enfants: les voir heureux, assister à leur évolution, découvrir leurs passions»
Et qu’est-ce qui la fait tomber amoureuse?
«Le sentiment d’affinité avec quelqu’un»
Comme tout le monde, on a envie de dire. Mais encore?
«Je tombe toujours amoureuse de personnalités créatives»
Ok. Faisons maintenant un bond de 40 ans dans le passé... qui était la jeune Madonna?
«Cette fille était fauchée, et affamée»
Dur. Quels conseils Madonna se donnerait-elle?
«Je lui dirais de regarder la réalité en face et de se faire à manger»
Manger, c'est la vie. Que ferait-elle si elle avait 20 ans aujourd’hui?
«La même chose, je crois»
C'est-à-dire?
«Laisser mon empreinte, m’exprimer, bousculer l’ordre établi, partir à l’aventure»
En conclusion...
«Au fond, je ne serais pas différente de ce que j’étais, hormis que j’aurais cette fois de quoi me nourrir et me chausser…»
(mbr)
Friand de punchlines?
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