C'est un débat vieux comme le monde. Il a parfois lieu entre collègues au-dessus de la machine à café, un débat auquel les couche-tard ne participent pas souvent puisqu'ils sont encore en route, à la bourre, la tête dans les fesses (c'était pour pas écrire «cul»). Mais la science a fini par trancher.
Déjà, il faut définir si on est un lève-tôt ou un couche-tard, savoir à quel chronotype on appartient. Les animaux sont réglés sur un rythme circadien, soit un rythme de 24 heures. Mais chez les humains, l’horloge interne peut varier d’une personne à l’autre, ce qui fait qu’on ne fonctionne pas tous avec un rythme de 24 heures pile.
Ce rythme est déterminé en fonction de la lumière du soleil, de la température corporelle, des hormones, il y a aussi des facteurs environnementaux et psychologiques, et j'en passe. Jusque-là, c'est clair? Pour savoir à quelle catégorie vous appartenez, je vous donne une petite astuce: réglez le réveil sur 6h45. Si vous pleurez, vous êtes un couche-tard.
Une équipe de chercheurs de l’université d’Ottawa, au Canada, a étudié un groupe d'individus âgés de 20 à 78 ans. Pendant dix jours, les chercheurs leur ont fait porter un appareil électronique et fait passer un questionnaire, ce qui leur a permis d'évaluer certaines capacités cognitives des participants, comme le raisonnement, la planification, l’attention ou encore la mémoire…
Le test s'appelle Creyos (anciennement Cambridge brain sciences), lancé par des neuroscientifiques. Ça claque.
Roulements de tambours... D’une part, les lève-tôt ont un rythme circadien plus régulier, et d’autre part, ces énergumènes ont une capacité verbale plus élevée. Mais... c’est tout, l’étude n’a pas permis de démontrer une différence d’intelligence entre les deux groupes. En même temps, pas la peine de trop vous la raconter, les lève-tôt. L'étude n’a été réalisée que sur 61 personnes, alors quand on fera le test sur un million de personnes, vous verrez que les couche-tard ont les capacités cognitives pour prendre le pouvoir (c'est juste qu'on a la flemme).
Et bon, avait-on vraiment besoin d’une étude pour constater que c’est pas la peine d’adresser la parole aux couche-tard avant qu’ils aient bu leur premier café? La réponse est dans la question.
C'est tout à fait vrai (mais qui a donc pu écrire des intertitres aussi intelligents, c'est sûrement une couche-tard...)! On change de chronotype au cours de notre vie.
A noter que cette histoire de chronotypes, ce n'est pas tout blanc ou tout noir. En fait, il existe des sous-catégories: des matinaux extrêmes (bande de fous), des matinaux simples, des neutres (sorte de «Suisses du dodo»), des vespéraux ou encore des vespéraux extrêmes.
Il semblerait aussi, selon des études, que ceux qui boivent du café sont plutôt des gens du soir, frêles et fragiles le matin, mais dont l'énergie augmente au cours de la journée, pour atteindre un pic en fin d'après-midi. A l'inverse, les gens qui privilégient le thé sont plutôt des morning persons, dont le pic d'énergie a lieu en début de journée, pour devenir au fil des heures de pauvres petits êtres rabougris. Il semblerait aussi que les couche-tard sont plus volontiers des buveurs d'alcool, avec un risque plus élevé de créer une dépendance.
On ne pouvait pas être parfaits.