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Sébastien Le Neün victime d'un accident sur le terrain

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Un tacle a failli lui coûter un œil: «C'est un miracle que je puisse voir»

Le footballeur de Bienne Sébastien Le Neün a été grièvement blessé lors d'une action anodine contre Chiasso, dimanche dernier en Promotion League. Il a eu très peur mais va beaucoup mieux.
06.03.2022, 10:3807.03.2022, 17:55
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Sébastien, comment allez-vous?
Un peu mieux, merci. Je viens de sortir de l'hôpital des aveugles, à Lausanne. Les médecins ont retiré les fils qu'ils avaient placé sous mon œil gauche. Je me rends compte que j'ai eu beaucoup de chance.

Que s'est-il passé dimanche dernier contre Chiasso, après trois minutes de jeu?
Je disputais mon premier match avec Bienne en tant que défenseur central. Le ballon est parti en profondeur. J'ai accompagné l'attaquant dans la course et me suis mis au sol pour tacler. La chaussure de mon adversaire a alors heurté mon visage et un crampon m'a coupé juste sous l’œil gauche.

Avez-vous eu mal?
Non. Sur le moment, avec l'adrénaline, je me suis même relevé pour continuer à défendre, voyant que le ballon n'était pas sorti. Soudain, je n'ai plus rien vu de l'œil gauche, qui était gonflé et gorgé de sang. Tout était noir. Je me suis mis au sol, le médecin du club est intervenu avec de la glace et m'a conduit aux urgences.

Avez-vous eu le temps d'avoir peur?
Pas tout de suite. En plus, je ne suis pas quelqu'un d'angoissé dans la vie. Mais j'ai eu peur plus tard, lorsque les médecins m'ont fait tous les contrôles nécessaires, me faisant subir plusieurs scanners. Un des spécialistes de la vue m'a dit que j'étais passé à un millimètre de perdre mon œil, que c'était un miracle. C'est à ce moment seulement que j'ai pris conscience de la gravité de ce qui s'était passé.

«Ma plaie était si proche de mon œil qu'elle était difficile à recoudre, il n'y avait pas assez de peau»
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Pourrez-vous rejouer au football bientôt?
Je n'ai plus de problème de vue donc je l'espère. Je dois encore rester au repos pendant une semaine, le temps de la cicatrisation. Je saurai vendredi, après un nouveau rendez-vous avec les médecins, quand je pourrai retrouver les terrains.

Porterez-vous une protection?
Je mettrai un casque, afin de réduire les vibrations consécutives aux coups de tête, pour éviter que ma cicatrice ne s'ouvre. Mais ça ne me protégera pas d'éventuels coups de coude de mes adversaires. Ce qui est sûr, c'est que je veux reprendre le plus tôt possible.

Vous avez 34 ans, un enfant; est-ce que ce sont des choses qui comptent quand on décide de revenir après avoir frôlé le drame?
Oui bien sûr, on se dit qu'il faut être raisonnable, ne pas faire n'importe quoi pour la suite. Mais je reste un mordu de foot, c'est mon métier. Dans ma tête, je veux rejouer le plus vite possible pour garder la forme et être performant dès mon retour. Je ne veux plus perdre de temps.

Craignez-vous de ne plus être le même joueur, d'avoir plus d'appréhension dans les duels?
Je ne pense pas, me connaissant, que je serai différent. Mais pour être honnête, je ne le saurai qu'une fois sur le terrain.

Sébastien, la saison dernière avec Yverdon.
Sébastien, la saison dernière avec Yverdon.

Votre adversaire vous a-t-il écrit?
Non, je n'ai pas eu de contact avec lui. Je ne sais même pas s'il a su la gravité de ma blessure, mais ce n'est pas bien grave au final. Je sais qu'il n'a vraiment pas fait exprès de me blesser. J'ai revu les images. C'était un manque de chance.

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