Une victoire 1-0 grâce à un but du tout jeune Wilfried Gnonto, 18 ans, arrivé l'été passé en provenance des M19 de l'Inter Milan: Zurich a maté le champion Young-Boys avec une insolence juvénile.
Ce succès révèle aussi ce qui fait la réussite du FCZ en ce début de saison: une grosse solidarité défensive et des transitions rapides vers l'avant. Le tout orchestré par des joueurs d'expérience comme Blerim Dzemaili et d'autres qui arrivent à maturité comme l'attaquant Assan Ceesay, muet dimanche, mais infatigable sur le front de l'attaque zurichoise.
Schlusspfiff! Sieg gegen den @BSC_YB! Wir gewinnen gegen die Berner mit 1:0, das einzige Tor des Spiels erzielte Gnonto!#FCZYB #fcz #stadtclub #NieUsenandGah pic.twitter.com/X6pKC9eE3i
— FC Zürich (@fc_zuerich) November 28, 2021
Tout cela sera-t-il suffisant pour «ramener la Coupe» à Zurich en fin de saison?
Dans le système actuel du championnat suisse, avec dix équipes, la relégation est une menace qui pend au nez d'à peu près toutes les équipes, à l'exception peut-être d'YB et Bâle. Ces cinq dernières années, Lausanne, GC et le FC Zurich, entre autres clubs historiques, ont connu cette pénitence.
Pour le FCZ, c'était en 2016. Une véritable humiliation pour le club de la plus grande ville du pays (son éternel ennemi zurichois GC l'imitera même trois ans plus tard). Les dirigeants ont alors fait confiance à Uli Forte pour retrouver au plus vite la Super League. Un exercice périlleux tant la Challenge League est un immense bourbier.
Forte réussit son coup et remonte une année plus tard, notamment grâce à un effectif très qualitatif pour le deuxième échelon national. Le FC Zurich en profite également pour construire son avenir. Il lance des jeunes comme Fabian Rohner, Mirlind Kryeziu et Vasilije Janjicic, qui font aujourd'hui partie des cadres de l'effectif.
S'en suit une période de stabilisation en Super League. Lors des quatre dernière saisons, le FC Zurich a terminé à chaque fois dans le ventre mou du classement, avec un total de 43 à 49 points.
Ce retour a également été l'occasion pour les Zurichois de construire un effectif à moyen-long terme.
La stabilité au classement se reflète dans le onze de base (ou inversement). Au but, Yanick Brecher est le titulaire du poste depuis le retour en Super League. A 28 ans, il semble au sommet de son art. En défense, le trio central s'articule autour de Mirlind Kryeziu, pur produit du centre de formation et qui, à 24 ans, dirige la défense. A ses côtés, Becir Omeragic, l'un des grands espoirs du football helvétique.
Au milieu de terrain, Ousmane Doumbia (arrivé en 2018) s'occupe des tâches défensives, alors qu'Antonio Marchesano (arrivé en 2016) fait office de meneur de jeu. Devant, Assan Ceesay, débarqué en 2018 de Lugano, semble enfin trouver ses marques: déjà dix buts en championnat cette saison.
Pour entourer «les anciens» et l'ossature du groupe, le club mise sur une politique de transfert intelligente en recrutant des valeurs sûres du championnat, comme Nikola Boranijašević (arrivé cet été du LS). Le retour de Blerim Dzemaili est également un excellent pari des dirigeants.
L'effectif est donc équilibré, expérimenté et talentueux. Arrivé cet été d'Hanovre, le coach allemand Andre Breitenreiter semble avoir apporté ce qu'il manquait au club pour passer un pallier, surmonter ce ventre mou qu'un club comme le FC Zurich se doit de fuir. Avec son 3-5-2 articulé autour de ses pistons Boranijašević et Guerrero, pourra-t-il tenir sur le long terme?
S'il fallait encore une preuve que le FCZ a pris une autre dimension, les joueurs zurichois l'ont apportée ce dimanche en venant à bout du champion Young-Boys, qu'il ne battait plus depuis 2014.
A la peine lors des confrontations directes face à Bâle et les Bernois, Zurich tient enfin sa victoire référence. Un succès qui permet donc de prendre le large au classement, mais qui peut également doper le mental des joueurs d'André Breitenreiter.
⚽️ Mit Köpfchen abgeschlossen! 😉💪🏽#FCZYB #fcz #stadtclub #NieUsenandGah pic.twitter.com/cKYg774upf
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La saison est encore longue, il reste très exactement 21 matchs au FCZ pour arracher le titre, et il faudra tenir la distance face à YB et Bâle (voire peut-être Lugano). Si Zurich pourra compter sur un calendrier plus léger que ses concurrents européens (même si YB semble se diriger vers un printemps sans Europe), la profondeur de banc et d'effectif pourrait poser problème au FCZ. L'effectif est évalué à 24,5 millions d'euros par transfermarkt, alors que ceux d'YB et de Bâle sont évalués à respectivement 66 et 68 millions d'euros.
Mais heureusement pour la «Zürcher Südkurve» et la loi du sport, le football ne se résume pas qu'aux chiffres. S'ils sont épargnés par les blessures et qu'ils continuent sur leur lancée, les joueurs du FCZ pourront faire tomber la domination bernoise qui dure maintenant depuis 2017.