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Coupe du monde 2022: «Le Brésil est favori», affirme Ronaldo

epa02769052 (FILE) An archive picture, dated 13 July 1998, shows Brasilian striker Ronaldo with his shoes around his neck after the World Cup final Brasil vs France in St Denis, France. 34-year-old Ro ...
Ronaldo Nazario, attaquant du Brésil, était la star mondiale du football dans les années 1990 et 2000.Image: keystone
Interview

«Blessé, je suis tombé en dépression», Ronaldo se confie

Ronaldo (46 ans), ex-attaquant star du Brésil, se confie sur ses détresses psychologiques, un problème qui toucherait de nombreux footballeurs pros. Entretien exclusif.
06.11.2022, 07:5906.11.2022, 08:58
Lukas Grybowski / watson.de
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Il y a 20 ans, Ronaldo Nazario offrait la Coupe du monde au Brésil grâce à son doublé en finale face à l'Allemagne (2-0), à Yokohama. La superstar auriverde remportait un deuxième sacre planétaire après celui de 1994.

Watson a rencontré la légende du football à Madrid, en marge de l'avant-première du documentaire qui lui est consacré, The Phenomenon (Le Phénomène, son surnom), qui sort ce mois sur la plateforme Dazn. Interview.

Le Brésil a écrasé les qualifications, en restant invaincu et avec un impressionnant goalaverage de 40-5.
RONALDO: C'est pourquoi il sera l'équipe à battre. Mais je pense que des sélections européennes comme l'Allemagne, la France et l'Espagne seront fortes aussi. Le problème, dans un tel tournoi, c'est que tu ne sais jamais comment tu vas commencer et comment les joueurs vont gérer la compétition physiquement et mentalement.

Vous avez remporté la Coupe du monde en 1994 et en 2002. Que faut-il pour être sacré?
Bonne question! Il faut beaucoup de choses. Bien sûr, à titre personnel, tu dois d'abord être suffisamment bon pour être sélectionné. Ensuite, il faut que tu te rendes indispensable à l'équipe grâce à tes points forts et que l'équipe forme un groupe. Le soutien de tout le pays peut aider. Et, évidemment, il y a toujours un peu de chance.

Et marquer des buts!
Totalement vrai! (rires)

Brazil's Ronaldo, center, holds the World Cup trophy as he celebrates the 2002 World Cup final victory with teammates in Yokohama, Japan, Sunday, June 30, 2002. Brazil defeated Germany 2-0 with b ...
Deux coupes légendaires: de cheveux et du monde, en 2002.Image: keystone

Chez des favoris comme le Brésil et l'Allemagne, il y a toujours de la pression. Dans le documentaire qui vous est consacré, il est beaucoup question de votre gestion de la pression et de la santé mentale. Comment le football a-t-il évolué sur ces aspects?
Le football s'est déjà énormément amélioré. Il y a désormais un psychologue dans chaque staff. De plus, les équipes nationales et les clubs sont mieux connectés entre eux et prennent soin des joueurs. Le football est mieux loti qu'il y a 20 ans, mais je pense qu'il peut encore progresser.

Il y a 20 ans, vous étiez, à 26 ans, la superstar du football, mais vous n'avez pas pu jouer pendant presque deux ans à cause de graves blessures à un genou. Auriez-vous eu besoin d'un soutien professionnel à cette époque?
Assurément.

«J'étais en dépression et je ne savais pas comment gérer cette situation. On a vu tant d'athlètes souffrir de problèmes mentaux parce que la pression des médias et des fans était tout simplement trop forte»

C'est un problème auquel on devrait réfléchir un peu plus à chaque fois qu'un athlète rend sa maladie publique. On devrait faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que les joueurs bénéficient de meilleures conditions afin de réaliser des performances de haut niveau.

Brazil's Ronaldo (9) beats Germany's goalie Oliver Kahn to score during the second half of the 2002 World Cup final Sunday, June 30, 2002, in Yokohama, Japan. (AP Photo/Murad Sezer)
Le premier des deux buts de Ronaldo, en finale contre l'Allemagne en 2002. Image: keystone

Est-ce que l'on subit une pression particulière en tant qu'attaquant? Parce que si on ne marque pas, on ne peut pas gagner de matchs et encore moins un Mondial.
Oui, c'est une situation très particulière. Si tu rates un penalty en tant qu'attaquant, tu perds aussi confiance en toi et c'est un problème qui peut te suivre tout au long du tournoi. C'est pourquoi tu dois être vraiment fort mentalement pour gérer la pression d'une telle situation. En fait, c'est normal de rater un penalty de temps en temps et ça ne devrait pas être un gros problème. Après tout, le football n'est qu'un sport.

Jusqu'à une semaine avant le début de la Coupe du monde, les joueurs évolueront encore dans leurs clubs. La transition rapide vers les équipes nationales peut-elle poser problème?
Je pense que ce n'est pas un problème, parce que nous, les joueurs, aimons jouer. Je parle de ma propre expérience. Quand je participais aux Coupes du monde, la saison était terminée.

«On se retrouvait avec l'équipe nationale et on ne faisait que s'entraîner pendant un mois, en préparation de la compétition. Je n'ai jamais aimé ça. Et je pense que les joueurs d'aujourd'hui n'aiment pas ça non plus»

Ils jouent au plus haut niveau avec leur club et n'ont pas besoin de travailler leur condition physique en plus.

epa10244802 Brazilian former striker Ronaldo Nazario chats during the presentation of the documentary film 'The Phenomenon' in Madrid, Spain, 15 October 2022. EPA/CHEMA MOYA
Ronaldo (99 sélections et 62 buts avec le Brésil) à l'avant-première de The Phenomenon. Image: keystone

Une semaine de préparation, c'est donc suffisamment long?
Non, je trouve aussi que c'est trop court. Mais tu ne termines jamais une Coupe du monde comme tu la commences: tu peux t'améliorer à chaque match et à chaque semaine du tournoi.​

Par souci de transparence
Cette interview a été réalisée dans le cadre d'un voyage de presse à Madrid financé par Dazn – la plateforme qui hébergera le documentaire The Phenomenon sur Ronaldo – pour l'avant-première.

Adaptation en français: Yoann Graber

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