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Pékin 2022

Gilli, ex-chef de mission: «Ces JO sont dégueulasses pour les athlètes»

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Pékin 2022

Gian Gilli, ex-chef de mission: «Ces JO sont dégueulasses pour les athlètes»

Le Grison a mal au cœur pour tous les sportifs sélectionnés à Pékin qui vivront les JO les plus sinistres de l'histoire et qui, chaque matin, se réveilleront la peur au ventre en attendant le résultat de leur test Covid.
03.02.2022, 11:4203.02.2022, 12:45
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Gian Gilli a été chef de mission pour la délégation suisse aux Jeux de Vancouver (2010), de Londres (2012) et de Sotchi (2014). Son rôle était de placer les athlètes dans les meilleures dispositions pour qu'ils puissent briller lors de ce qui était, pour beaucoup d'entre eux, le jour le plus important de leur vie. Alors en voyant les conditions dans lesquelles les sportifs sont plongés aux Jeux de Pékin, il ne peut masquer son agacement.

«Les pistes et infrastructures seront à n'en pas douter très bien. Mais la vie olympique, l'être ensemble, les interactions culturelles entre athlètes seront inexistants, déplore-t-il. Même à l'heure du repas, chacun devra manger sous protection. C'est dégueulasse! On détruit l'esprit olympique pour les athlètes alors que certains ne vivront des JO qu'une seule fois. Vraiment, c'est affreux

Gilli a toujours placé les sportifs au centre de ses préoccupations. «Ce sont eux, les héros des Jeux olympiques. Les personnages principaux. Or à Pékin, ce sont surtout des victimes. Leur expérience olympique se résumera à descendre de l'avion, se faire tester chaque jour, participer aux compétitions et partir le plus vite possible.»

Certains n'auront même pas la chance de participer. «Les champions seront nerveux chaque matin en allant se faire tester, car ils pourront très bien être positifs au Covid sans ressentir le moindre symptôme. Ils devront alors se mettre en quarantaine.» C'est l'histoire terrible vécue par une sportive belge.

En larmes, elle juge la vie à Pékin «insupportable» et hésite à rentrer

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Kim Meylemans était plutôt confiante avant de se rendre à Pékin fin janvier: elle avait subi douze tests Covid négatifs en Belgique. Le problème, c'est qu'une fois en Chine, le contrôle pratiqué par les autorités a révélé des résidus de la maladie contractée un mois plus tôt. Positive, la spécialiste de skeleton a donc été placée dans l'hôtel réservé aux malades. S'entraînant avec les moyens du bord dans sa chambre, elle a ensuite subi trois tests PCR, tous négatifs, et pensait donc rejoindre sa sélection au village olympique, mais on lui a signifié qu'elle devait encore rester sept jours en isolement. L'athlète, apparue en larmes dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, hésite à déclarer forfait et à rentrer. «Je ne suis pas sûre de pouvoir supporter de rester ici ces quinze prochains jours.»

Gian Gilli, qui avait défendu la candidature grisonne pour les JO de 2022, sait que la situation aurait été semblable si la compétition avait été organisée dans notre pays. Mais il ne comprend pas pourquoi ces Jeux n'ont pas été reportés d'une année «comme à Tokyo». «Peut-être que la Chine a voulu montrer qu'elle était capable de gérer la crise sanitaire. Peut-être qu'il s'agit de motifs marketings (sponsors) ou économiques.»

Le rapprochement avec le Mondial de football, en décembre au Qatar, a-t-il voulu être évité? Gilli ne le croit pas. «Il y a tellement de gros évènements toute l'année. Organiser une grande compétition qui se termine mi-décembre et une autre qui débute en février aurait été tout à fait possible.»

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