Il y a deux ans, Camille Rast réussissait sa plus belle performance en Coupe du monde lors du slalom nocturne de Flachau, avec un sixième rang, confirmant son coup d'éclat à Kronplatz en 2017, en géant, avec un premier top 10 en Coupe du monde. L'an dernier, sur la redoutable pente de Planai de Schladming, elle frôle la boîte. Elle finit chocolat mais s'annonce comme l'une des futures cracks du circuit.
Une excellente skieuse qui amorce un retour dans le haut du tableau, après des galères, des genoux abîmés et récalcitrants, avant qu'une dépression (liée à sa mononucléose) ne lui laisse un goût amer. Le retour se fait petit à petit, avec des performances et une stabilité bienvenues, avant d'aller chatouiller les Shiffrin, Holdener, Vlohva et tout le gratin.
Mais cette saison n'est pas la plus prolifique pour la fonceuse de Vétroz (VS). Comme elle l'explique, «elle est lente au démarrage» et rend actuellement une fiche un peu maigre au vu de ses qualités. Souvent classée dans les 30 meilleures skieuses en géant et slalom depuis le début de l'exercice 2022/2023, elle peine à s'installer dans le top 15, l'objectif avoué en début de saison.
Step by step, comme le souligne avec récurrence les sportives et les sportifs. On ne s'affole pas, trust the process comme le formule si souvent Stan Wawrinka.
Une mise en place qui prend du temps, spécialement dans le ski où de nombreux petits détails viennent s'ajouter pour enfin arriver à son rythme de croisière optimal.
Des pièces qui s'assemblent plus les courses s'enchaînent. La course de Zagreb lui a valu un excellent résultat. «Zagreb, c'était spécial. Les conditions étaient extrêmes et cela demandait du challenge, à la limite du danger. J'aime les défis et au final, ces conditions délicates me plaisent depuis que je suis gamine.»
La Valaisanne avoue que ces derniers jours, les terrains proposés n'étaient pas tant sa tasse de thé. «Ce ne sont pas des pistes que j'apprécie. Kranjska Gora, Zagreb, c'est très plat.»
Malgré les deux derniers géants compliqués et bouclés en 24e et 22e positions, Rast n'en retire que du positif. «Je suis rapide sur la moitié des secteurs: 50% de mes partiels sont dans le top 15 et les autres je suis très loin.»
La Vétrozaine construit, avant de rebondir sur ce fameux changement de matériel. Pourquoi partir de la firme Head alors que tout paraissait rose sur le fabricant autrichien? Un petit coup de boost pour lui permettre d'être tout devant?
Plus qu'un pari, des envies d'ailleurs et de nouveauté. La Valaisanne se montre même contente de son choix. «C'est une super expérience pour moi, très enrichissante.»
Cette grande amatrice de vélo de descente est surtout contente que le slalom de mardi soir se déroule un poil plus tard que les horaires habituels.
Après une bonne performance à Zagreb (avec un slalom qui s'est également déroulé en nocturne), Flachau et sa nuit pourraient bien être la terre promise pour Camille Rast.