Ce jeudi, c'est jour de congrès pour la Fédération internationale de ski (FIS). Un jour historique pour le ski de fond, puisque c'est à cette occasion que la FIS validera définitivement un nouveau point de règlement: hommes et femmes s'aligneront sur les mêmes distances...
Ce règlement pourrait s'appliquer dès la saison à venir ou peut-être dès la suivante, afin de ne pas perturber l'organisation des Championnats du monde de Planica (février et mars 2023).
«C’est une décision importante et historique», savoure déjà le Norvégien Vegard Ulvang, à l’origine de ce changement que tous ne souhaitaient pas: 57% des voix exprimées lors du comité ski de fond de la FIS ont voté en faveur du changement, selon le grand quotidien norvégien Dagbladet.
La Fédération internationale a résumé l'ambiance générale dans un communiqué plutôt neutre:
Le «pour» l'a donc emporté, et ce n'est pas la victoire d'un sexe sur l'autre: hommes et femmes ont chacun dû faire des compromis, les premiers renonçant par exemple au 15 km pour adopter le 10 km, les secondes s'alignant sur 20 et 50 km.
«C'est une bonne chose, juge le Vaudois Erwan Käser, membre de l'équipe de Suisse. Cela permettra aux femmes d'avoir un temps d'antenne plus proche de celui des hommes. Auparavant, elles mettaient 25 minutes pour faire des courses de 10 km, lorsque les hommes en prenaient 35 pour boucler leur 15 km.» Une différence qui va se réduire sur les 10 km auxquels participeront les deux sexes, voire s'inverser légèrement, cette fois au profit des femmes.
La volonté égalitariste du ski de fond ne surprend guère Erwan Käser, habitué dans son sport à être traité de la même manière que ses collègues féminines.
Au sein des équipes nationales, filles et garçons logent dans le même hôtel, mangent en même temps et participent aux mêmes séances avant la course.
Il reste à savoir quel impact auront ces changements sur les courses. Le fondeur vaudois parle pour lui: «Les 10 km chez les hommes risquent d'ouvrir des portes pour des gars très bons en sprint, comme Federico Pellegrino ou Richard Jouve. Ils étaient capables jusque-là d'obtenir des top 10 sur 15 km. Alors sur 10 km, ils pourront jouer la gagne.» Erwan Käser ne le dit pas, mais en tant que sprinter, il a lui aussi de quoi se réjouir.
Voit-il encore un potentiel d'amélioration en faveur de l'égalité dans sa discipline? «La saison dernière, lors des finales, on a fait des relais mixtes et des Team sprint mixtes, commence-t-il. On était l'une des disciplines en retard sur les compétitions mêlant filles et garçons, et on a vu que ça avait super bien marché. Les courses étaient intéressantes, j'ai eu un très bon retour de la part du public.»
L'harmonisation des distances est un autre pas, cette fois de géant. Le genre que les fondeurs réalisent pour terminer juste devant leurs adversaires au moment de franchir la ligne d'arrivée.