Sport
Ski Alpin

Swiss-Ski l'a écarté: la dure carrière en solo de Schmidiger

Switzerland's Reto Schmidiger at the start of the second run during an alpine ski, men's World Cup slalom race, in Wengen, Switzerland, Sunday, Jan. 16, 2022. (AP Photo/Gabriele Facciotti)
Reto Schmidiger tente de revenir en Coupe du monde.Image: AP

Swiss-Ski l'a écarté: la dure carrière en solo du smicard Schmidiger

Reto Schmidiger ne fait plus partie des cadres nationaux depuis cette saison. Il skie loin des projecteurs, en organisant tout lui-même, pour retrouver la Coupe du monde. Rencontre.
28.01.2023, 07:5828.01.2023, 11:54
claudio zanini
Plus de «Sport»

Changement de décor. Tandis que ses anciens compagnons sont à Adelboden, Reto Schmidiger dispute un géant parallèle à Howelsen Hill, dans le Colorado. Le nom de la compétition: World Pro Ski Tour. «C'était un gros truc aux Etats-Unis dans les années 70 et 80», explique le Nidwaldien. Plus de 8000 kilomètres le séparent du Chuenisbärgli (BE), en ce week-end de janvier.

Schmidiger, 30 ans, a dû quitter la grande scène. Au printemps dernier, il a perdu son statut de membre de Swiss-Ski. On peut parler d'exclusion. Depuis, l'association faîtière ne lui a rien organisé. Schmidiger doit embaucher lui-même des entraîneurs, organiser ses entraînements, entretenir son matériel (fartage, aiguisage, réglages). «Je me suis même demandé si j'oserais faire ce travail.»

Schmidiger a vu la décision venir. Il était de retour sur le Cirque blanc l'hiver dernier après une opération du ménisque. Résultats mitigés. Le Nidwaldien est entré à deux reprises dans les points, avec deux 23e place, mais sinon, il n'a connu que des échecs. Il le dit:

«Je m'attendais à ne plus être dans l'équipe. Mais quand on me l'a annoncé, c'était quand même dur à accepter»

Sa femme lui réserve ses voyages

Il est vite devenu clair que faire un peu de compétition pour le plaisir n'était pas envisageable. «Soit vous le faites avec une conviction totale, à 100%, soit vous arrêtez.» Ses sponsors et partenaires les plus importants lui sont restés fidèles, ce qui lui assure une certaine assise financière. «J'ai eu de la chance, ce sont eux qui ont rendu cette voie possible.»

Schmidiger est accompagné de deux spécialistes. Le premier est Felix Zimmermann, un physiothérapeute avec lequel il a collaboré dans le passé. L'autre est Matthias Brügger, un ancien slalomeur avec des apparitions en Coupe du monde. Malgré les liens qui les unissent, il ne s'agit pas de coups de main, Schmidiger les paie tous les deux.

Son épouse, Annina, l'assiste dans le domaine administratif, notamment pour réserver des voyages. «Elle m'aide beaucoup», insiste Schmidiger. Annina le formule ainsi dans une vidéo: «J'essaie de soulager Reto partout où je peux».

Der Schweizer Skirennfahrer Reto Schmidiger posiert an einem Point de Presse von Swiss-ski, am Freitag, 11. Januar 2019, in Adelboden. Am Wochenende finden die 63. Internationalen Adelbodner Skitage s ...
Reto Schmidiger, homme à tout faire.Image: KEYSTONE

Ce n'est pas comme si Reto Schmidiger se sentait parfaitement capable de mener sa carrière seul, sans équipe autour de lui. Il nourrissait des inquiétudes au sujet de l'entraînement à ski. «Au printemps dernier, je me suis surtout demandé: avec qui je peux m'entraîner? Quels groupes je pourrais intégrer? Mettre en place une course chronométrée tout seul, à un niveau décent, est pratiquement impossible. Mais ces inquiétudes se sont vite dissipées. En fait, tout le monde vous accueille à bras ouverts.»

Schmidiger utilise son carnet d'adresses, demande aux autres équipes quand et où elles s'entraînent, puis les rejoint. En novembre dernier, il s'est rendu à Kabdalis, en Suède, pendant deux semaines, pour affronter des Norvégiens, des Croates, des Grecs et des Espagnols.

Le bureau le plus cool du monde

Il est difficile de dire à quel point les portes de la Coupe du monde lui sont encore entrouvertes. Il est clair que Swiss-Ski a intérêt à promouvoir ses propres athlètes et à leur attribuer les places en Coupe du monde. Dans l'équipe de slalom, les skieurs nettement plus jeunes ont actuellement la priorité, dont Joel Lütolf, 22 ans, de Lucerne.

Reto Schmidiger of Switzerland, in action during the first run of the men's slalom race at the Alpine Skiing FIS Ski World Cup in Adelboden, Switzerland, Sunday, January 9, 2022. (KEYSTONE/Anthon ...
Reto Schmidiger, équilibriste.Image: KEYSTONE

«Pour moi, l'obstacle est certainement devenu plus gros maintenant», reconnaît Schmidiger. Pour un départ en Coupe du monde, il ne peut devenir éligible qu'avec de bons résultats en Coupe d'Europe. Or en Coupe d'Europe, les meilleurs classements en slalom ne sont guère plus faciles à obtenir qu'en Coupe du monde. «Je sais comment se déroulent ces courses. Le niveau y est incroyablement bon», témoigne-t-il.

La raison pour laquelle Schmidiger fait cavalier seul à 30 ans ne peut sans doute s'expliquer que par la passion. Assis sur un télésiège, il a récemment déclaré devant une caméra: «C'est tout simplement le bureau le plus cool du monde». Ce n'est pas seulement l'ambiance et la montagne, qui le fascinent, mais la dimension technique du ski. «Je trouve ça incroyablement excitant, j'apprends quelque chose de nouveau chaque jour.»

Le doc sur les coulisses de sa carrière

Confiance en son niveau

Il n'a pas non plus perdu confiance en ses qualités. Schmidiger fut triple champion du monde junior, doué d'un swing rapide. Il l'a montré sporadiquement en Coupe du monde, notamment dans les premières manches. La saison dernière, il était 11e à mi-parcours du slalom de Wengen et 14e à Schladming.

Il y a quatre ans, il a fait sensation en terminant septième de la première manche à Adelboden, sa course préférée. Mais dans la seconde manche, une fois encore, il a enfourché. «C'était vraiment fou. A cette époque, j'étais loin des premières places en Coupe d'Europe. J'avais l'impression de ne plus pouvoir skier. Ensuite, je suis venu à Adelboden et j'ai pu suivre le rythme des meilleurs du monde», raconte Schmidiger. Ce sont précisément de telles expériences qui l'empêchent d'abandonner la compétition.

L'écart entre les leaders mondiaux et Schmidiger s'est quelque peu creusé depuis. Alors que la Coupe du monde faisait halte à Schladming cette semaine, dans l'un des temples du slalom, le Nidwaldien a disputé un slalom Fédération internationale de ski et de snowboard (FIS) à Engelberg, où il a terminé troisième. Dans aucune autre discipline du ski alpin, le risque d'échec n'est aussi élevé. Mais peut-être que l'ascension y est potentiellement plus rapide aussi.

Copin comme cochon: les radins
Video: watson
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Ce pongiste a-t-il humilié son frère en célébrant sa victoire?
Alexis Lebrun a remporté la finale des Championnats de France de tennis de table, dimanche contre son frère. Sa célébration, à l'issue d'un match riche en émotions, est loin d'être passée inaperçue.

Le pongiste Alexis Lebrun s'est offert ce week-end un nouveau titre de champion de France de tennis de table, en battant en finale son frère: le dénommé Félix. Solide dès les premiers échanges, il a rapidement mené deux sets à zéro, avant que le cadet ne revienne doucement dans la partie.

L’article