Ronnie Hellström a plein de qualités dans la vie: il est Suédois, il a une petite moustache parfaitement taillée et il est le gardien étranger le plus capé de l'histoire du championnat allemand (266 apparitions avec Kaiserlsautern entre 74 et 84).
De ces trois qualités, il n'en restera bientôt plus que deux: Ronnie Hellström s'apprête en effet, au début de la saison prochaine, à céder son record de longévité à Yann Sommer.
Si le gardien de la Nati (33 ans) ne se fait pas les croisés d'ici là, et s'il poursuit son aventure avec Gladbach (son contrat court jusqu'au 30 juin 2023), il deviendra le portier plus capé de l'histoire du championnat allemand.
Hellström et Benaglio ne peuvent plus espérer améliorer leur marque. Le premier s'occupe de ses 7 petits-enfants et joue au golf à Beddingestrand, une bourgade au sud de la Suède. Le second profite de sa retraite pour donner des interviews dans des cafés.
La voie est libre pour Yann Sommer. On a fait le calcul: il reste encore 13 matchs à disputer cette saison en Bundesliga. Si le Suisse les joue tous (il n'en a pas loupé un jusqu'à présent), il atteindra les 263 rencontres. Il lui en manquera alors 4 pour détrôner son lointain cousin suédois.
La saison prochaine du championnat allemand reprenant déjà le 5 août, on peut imaginer que Sommer obtiendra ce titre honorifique au plus tard en septembre. Il est déjà le joueur étranger ayant disputé le plus de parties avec Gladbach en Bundesliga, selon les statistiques d'OptaFranz.
250 – Borussia Mönchengladbach’s Yann Sommer is making his 250th appearance in the #Bundesliga today. He is the first foreign player to reach this mark for Gladbach and the third foreign BL goalkeeper overall (Ronnie Hellström 266, Diego Benaglio 259). Milestone. #DSCBMG pic.twitter.com/dgEgPpp8Vk
— OptaFranz (@OptaFranz) February 5, 2022
Mais plus que le record, c'est le pays dans lequel ce record sera établi qui suscite l'admiration. L'Allemagne est la nation où «le torwärt est le héros des enfants», comme l'expliquait joliment Le Temps en 2018. Le pays a vu naître au moins un grand gardien par décennie, de Toni Turek à Manuel Neuer, soit autant de modèles suscitant des vocations.
S'imposer en Bundesliga, quand on joue au football avec des gants, est une forme d'accomplissement. Surtout qu'historiquement, «les clubs appartiennent à des Allemands, qui nomment des entraîneurs allemands, lesquels font confiance à des joueurs allemands, soulignait Hans Leitert (ancien responsable des gardiens de la division football de Red Bull) au quotidien genevois. Le gardien étranger est toujours la 3e ou 4e option. Le public pense la même chose. Et les médias aussi.»
L'Allemagne, bastion historique des portiers locaux, aurait eu toutes les raisons de se méfier de notre gardien suisse. Mais par ses prouesses et sa régularité, Yann Sommer est parvenu à s'y imposer durablement, peut-être même éternellement.