Pour balayer les stéréotypes liés aux genres, Pro Juventute invite les parents à une éducation qui ne se fera pas en fonction du sexe de l'enfant. «Que cela soit conscient ou non, les filles sont souvent traitées différemment des garçons. Ce qui compte, c’est que les enfants puissent, dès leur plus jeune âge et indépendamment de leur sexe, vivre des expériences diverses et variées», soutient la fondation d'aide à la jeunesse.
C'est ainsi que, dans le cadre d'une campagne de promotion de l'éducation non-genrée, Pro Juventute demande aux parents de «faire attention à ne pas restreindre involontairement le potentiel de développement de l'enfant par des attentes sur la façon dont une fille ou un garçon devrait se comporter». La fondation incite également à ne pas reproduire ce qu'on a vécu dans sa propre enfance.
«Les souvenirs personnels jouent un rôle dans l’éducation de ses propres enfants», a rappelé la fondation. Mais, sur les réseaux sociaux, une publication de Pro Juventute suscite des débats très vifs. Au centre des discussions, le port vestimentaire d'un jeune garçon affublé d'une robe.
«Arrêtons de traiter les filles différemment des garçons», a martelé un internaute, qui soutient la démarche de Pro Juventute. Lutte contre les stéréotypes ou pas, Lily, une autre internaute, est convaincue que «l’égalité est dans l’acceptation des différences et le respect de l’individu». Chantal, une internaute, lance un «Stop à la sexualisation des enfants et des drapeaux qui vont avec». Quant à Roland, un autre internaute, il s'inquiète pour l'avenir des futurs ados. «On fait comme si tous les enfants allaient un jour ou l'autre vouloir changer de sexe», proteste-t-il. «Je suis d’accord qu’on répartisse les tâches en fonction de l’âge de l’enfant et non du sexe, mais le déguiser en fille lorsque c’est un garçon ou de garçon en fille, je trouve que c’est déstabiliser l’enfant. Arrêtez de vouloir tout mélanger», commente Silvia.
Responsable de Pro Juventute pour la Suisse romande, Fabienne Hebeisen-Dumas met en avant la lutte contre les discriminations: «Certains enfants ne peuvent pas s'identifier au sexe qui leur a été attribué à la naissance. Ils ont aussi des droits et leurs droits doivent être protégés.» Toutefois, soutient-elle, «la thématique du genre n’implique pas de faire d’un garçon une fille ou inversement, mais de donner aux enfants, indépendamment de leur sexe, la possibilité de découvrir leurs propres talents et de s’épanouir en conséquence».