Deux milliards de plus pour l’armée d’ici à 2030. Cette augmentation du budget de l’armée est au menu des débats de cet après-midi au Conseil national, réuni en session spéciale de trois jours. Suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, tous les pays d’Europe réévaluent à la hausse leur contribution budgétaire à leur outil de défense. La Suisse ne fait pas exception. Le vote, qui a eu lieu de mardi à la Chambre basse sur les deux milliards de francs en plus, fait suite à deux motions en ce sens, adoptées par les commissions de politique de sécurité des chambres et approuvées par le Conseil fédéral.
Les partis politiques sont divisés. La gauche (PS et Verts) est contre. La droite (PLR et UDC) est pour. Et les Verts’libéraux? Justement, comme en font écho ce lundi 24Heures et la Tribune de Genève, le parti bourgeois écologiste annonce vouloir voter contre cette augmentation progressive qui ferait passer le budget de la Défense suisse de 0,7 à 1% du PIB (produit intérieur brut). Si bien que le vote pourrait être plus serré qu’attendu, tout en restant favorable au «oui».
La gauche estime qu’avant de prendre une décision sur une éventuelle augmentation des dépenses militaires, il faut mener une analyse détaillée du conflit en Ukraine et de ses répercussions. La droite entend de son côté accélérer la modernisation de l'armée suisse. Les deux milliards de plus, à terme, doivent permettre de passer plus rapidement des commandes d’armements.
Les Verts’libéraux exigent avant toute augmentation du budget de l'armée une réflexion sur l’architecture de défense de la Suisse. «L’armée doit être modernisée et collaborer avec l’Otan et l’UE», explique le conseiller national vert’libéral vaudois François Pointet, interrogé par 24 Heures et la Tribune de Genève. «Or, cette nouvelle donne, j’ai l’impression que plusieurs de mes collègues de droite ne l’ont pas intégrée. Certains en sont encore aux vieux chars et au sauvetage nostalgique des F-5 de la Patrouille Suisse. Si on veut que l’argent soit dépensé de façon efficiente, il faut d’abord identifier les besoins.»