Le Conseil fédéral met en garde contre le manque d'effectifs à venir pour l'armée de milice. Si l'effectif actuel de 150 000 hommes (et femmes) est atteint, l'armée craint que ce nombre ne baisse très vite, «jusqu'à 11 000 militaires» quittant chaque année l'armée avant la fin de leurs jours de service, note Le Temps.
Le quotidien basé à Genève note également que la période de service a prévu de passer de douze à dix ans, ce qui «risque de faire plonger les effectifs d'un coup autour de 2030».
De quatre solutions en mars, le Conseil fédéral est désormais passé à deux propositions. Auxquelles vient s'ajouter une troisième, proposée par une initiative.
La première solution représente, grosso modo, un retour à l'ancienne: tout le monde doit servir. Par tout le monde, on entend: tous les citoyens masculins. Ceux qui sont déclarés inaptes sont envoyés dans une nouvelle structure issue de la fusion de la Protection civile et du service civil.
C'est la variante «dure» que propose le gouvernement et qui réduirait efficacement le nombre de conscrits absents, tout en réduisant le succès du service civil, qui n'a jamais été imaginé comme une alternative à l'armée. Mais il risque d'augmenter l'agitation dans la société, car il s'agit de facto d'une suppression de celui-ci.
L'autre solution consiste à étendre l'obligation de servir dans l'armée aux femmes. Une proposition d'actualité dans une ère de revendications pour l'égalité, mais il y a un gros problème: pour qu'elle soit acceptée, il faut un changement de Constitution, approuvé par le peuple.
Et c'est là que les choses risquent de se corser. Il n'est pas sûr que cette modification soit acceptée par la population, notamment «à la suite des récentes votations sur l’AVS», note le président de la Société suisse des officiers dans les colonnes du journal romand.
Une «troisième voie» est-elle possible? C'est celle de l'extension «service de milice» obligatoire, qui serait imposé aux hommes comme aux femmes et proposerait de servir dans le militaire, le civil ou la protection civile.
Les associations liées à l'extension du service civil pour le transformer en cette solution récoltent en ce moment des signatures pour présenter un projet correspondant à Berne.
Prochain délai? La date de fin de la récolte de signature en octobre 2023.
(acu)