L'achat des 35 nouveaux avions de combat a été soutenu par onze voix contre une, a précisé mercredi le président de la commission de la politique de sécurité du Conseil des Etats Werner Salzmann (UDC/BE).
Le F-35A a de loin présenté les meilleurs résultats parmi les quatre candidats évalués par le Conseil fédéral et l'armée. Et le processus d'acquisition a été suivi selon les règles, a précisé le Bernois.
Celui-ci remplit tous les critères exigés, tant au niveau de la police aérienne que du soutien aux troupes terrestres. Une minorité emmenée par Céline Vara (Vert-e-s/NE) estime pour sa part que le projet soulève de nombreuses questions.
La commission demande à ce que la signature des contrats avec les Etats-Unis soit faite avant le 31 mars 2023, date de l'expiration de l'offre. «Si nous dépassons le délai, la Suisse devra demander une nouvelle offre et cela coûtera plus cher», a averti Salzmann.
De plus, la Suisse perdra ses créneaux de productions et devra attendre encore plusieurs années avant d'obtenir ses avions. L'UDC n'a pas oublié de rappeler que la Finlande, l'Allemagne et le Canada ont déjà commandé le même avion, il y aura donc «une lacune dans la sécurité de la Suisse».
L'initiative «Stop F-35A», qui s'oppose à cet achat, ne peut pas avoir d'effet sur la décision d'acheter les avions américains, «et nous ne pouvons pas revenir sur cette décision», a expliqué Salzmann. Toutefois, si le texte était accepté, il pourrait éventuellement empêcher une deuxième commande.
Par une majorité de voix (sept contre trois), la commission s'est opposée à la mise hors service des Tiger, pour une question «émotionnelle», a expliqué le président de la commission. La Patrouille suisse vole sur ces avions. «Les Tigers sont la figure de proue de l'ensemble de l'armée». Et la décision n'est pas urgente, selon lui.
Une minorité, menée par Mathias Zopfi (Vert-e-s/GL), pense toutefois, que les moyens libérés par la mise horsservice des Tiger pourraient profiter à d'autres domaines.
L'armée doit pouvoir protéger la population contre les incursions dans le ciel, c'est pourquoi:
En raison de la guerre en Ukraine et du changement de la situation du point de vue sécuritaire, la commission a renoncé à attendre les rapports de gestion du Conseil national sur ce dossier. L'achat des avions est devenu plus urgent, a souligné Werner Salzmann.
Le Conseil des Etats débattra du message sur l'armée lors de la session de juin. Le National suivra en automne. Et les éventuelles divergences seront également traitées lors de la session de septembre.
«Si nous repoussons notre examen, les divergences ne pourront être éliminées qu'en hiver. Cela pose problème puisque le délai des offres échoit au 31 mars 2023», a expliqué Salzmann. Au vu de la situation, la ministre de la Défense, Viola Amherd, est d'accord avec ce nouveau calendrier. (ats/sia)