Suisse
Certificat Covid

6 raisons qui prouvent que le Covid nous a changés en forçats du travail

6 raisons qui prouvent que le Covid nous a transformés en forçats du travail

Image
La pandémie a eu un impact considérable sur la vie professionnelle des Suisses, et pas toujours pour le mieux. Les femmes sont particulièrement touchées.
27.10.2021, 09:1228.12.2022, 14:55
Plus de «Suisse»

Il ne vous a pas échappé que le Covid a eu de grands effets sur nos conditions de travail. Et, selon le baromètre du syndicat Travail.Suisse, publié mardi, ces changements sont loin d'être toujours positifs: inégalités, stress, progression de carrière entravée... On vous dresse le tableau, et, scoop (ou pas): il est tout spécialement sombre pour les femmes.

La pandémie a exacerbé les inégalités entre les sexes

Ben oui, non seulement le Covid est stressant, clivant, agaçant... mais en plus, il est sexiste. Les femmes sont les grandes perdantes de la pandémie. Elles sont surreprésentées dans les branches ayant connu une évolution négative:

  • La santé.
  • Le social.
  • L'hôtellerie.
  • La restauration.

Contrairement aux branches dites «masculines», qui ont bénéficié de meilleures conditions de travail, avec notamment davantage de possibilités de télétravail. Parmi ces domaines:

  • L'industrie de transformation.
  • La construction.
  • Les assurances.
  • La finance.

Sur les six «dimensions» étudiées dans le baromètre de Travail.Suisse, les femmes sont donc significativement moins satisfaites de leurs conditions de travail que les hommes. En 2017, ce n'était le cas que pour le critère du stress.

Nous stressons de plus en plus

Par ailleurs, le stress au travail n'a «jamais été aussi élevé». Selon l'étude, 44,1% des salariés sont souvent ou très souvent stressés par leur emploi.

«Les risques pour la santé sont immenses et ne sont pas pris au sérieux»
Gabriel Fischer, responsable de la politique économique

Pour l'heure, les trois quarts des salariés parviennent à concilier travail et vie privée.

Mais l'immense majorité (83,1%) est, au moins occasionnellement, trop épuisée après une journée de travail, pour encore s'occuper des affaires privées ou familiales. Pour près d'un tiers des travailleurs (32,8%), c'est même souvent ou très souvent le cas.

Alarmé par ces chiffres, le syndicat a exigé des mesures pour lutter contre le stress au travail.

Et vous, votre boulot vous stresse?

En plus, pas moyen d'avoir une promotion...

Le stress au travail a particulièrement augmenté pour les femmes, sans compter que les possibilités d'être déchargées ont diminué en parallèle.

Dans le même temps, on constate un manque de sensibilité à l'égard de l'égalité entre les sexes dans le monde du travail. Les femmes sont confrontées à des obstacles majeurs à la progression de leur carrière.

Près d'un salarié sur cinq (18,4%) estiment que les femmes et les hommes n'ont pas les mêmes chances d'accéder à des postes à responsabilités au sein de leur entreprise.

Un constat similaire apparaît en matière de salaires: 40% des travailleurs ne voient pas l'égalité salariale respectée (14,9%) ou ne peuvent pas l'évaluer par manque de transparence (28,5%), dénonce Léonore Porchet, conseillère nationale (Verts/VD) et vice-présidente du syndicat.

On va sans doute bosser davantage

Beaucoup de travailleurs s'attendent à une forte augmentation de la charge de travail «dans un avenir proche».

Toutefois, à noter que, pendant la pandémie, les salariés se sont moins rendus au travail quand ils étaient malades: le présentéisme a reculé.

En 2021, 28,5% des salariés ne sont jamais allés travailler en étant malades, alors que 23,8% le faisait régulièrement. La proportion s'est donc inversée en comparaison à la période prépandémie. Reste à voir s'il s'agit d'une tendance durable ou si elle n'est due qu'au coronavirus, souligne Travail.Suisse.

En ce qui concerne le grand gagnant de la crise, c'est-à-dire le télétravail, le syndicat Travail.Suisse exige une réglementation claire:

  • Limiter le nombre de jours de «home office».
  • Appliquer le devoir de diligence de l'employeur.
  • Limiter le nombre des heures de travail.
  • Garantir le droit à la déconnexion.

Et les Suisses ne sont pas trop aidés...

En outre, Travail.Suisse dénonce l'absence d'offre d'accueil extrafamilial et scolaire facilement disponible et abordable.

A ses yeux, chaque enfant devrait avoir le droit de disposer d'une crèche dans un rayon de 30 minutes de son lieu de résidence au moins deux jours par semaine.

Le syndicat demande aussi des mesures en faveur des proches aidants. Pour l'instant, seul un tiers des plus de 800 000 personnes soutenant un proche adulte bénéficient d'un soutien de leur employeur.

Mais bon, il paraît que le Covid a eu de bons côtés quand même!

Plus globalement, la pandémie aurait plutôt amélioré les conditions de travail et le syndicat relève plusieurs aspects positifs:

  • Une bonne appréciation et communication dans la gestion de crise.
  • Les mesures de protection de la santé sont convaincantes.
  • La prolongation du chômage partiel.
  • La reprise économique rapide.

Ces bonnes nouvelles n'empêchent pas Travail.Suisse de formuler des exigences: la reprise doit se faire «sous le signe de l'égalité». Il réclame des réformes «rapides et ambitieuses» pour garantir l'égalité dans le monde du travail et la société:

  • Transparence des salaires.
  • Possibilités de promotion.
  • Paternité.
  • Conciliation entre vie professionnelle et vie privée.

Pour le président du syndicat Travail.Suisse, Adrian Wüthrich, il est aussi nécessaire d'augmenter sensiblement les salaires, en particulier dans les professions dites féminines - qui sont fondamentales pour faire tourner le système.

Est-ce que le covid long existe vraiment? On fait le point.
Video: watson
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Il se fait appeler «The Bomber»: 2 ados suisses arrêtés pour terrorisme
Deux jeunes suisses radicalisés planifiaient une attaque terroriste, selon les autorités. Ils discutaient de leurs projet en ligne. Voici ce que l'on sait.

Au moins un jeune suisse aurait échangé, via une messagerie, avec des sympathisants de l'EI en Allemagne. Ceux-ci préparaient une série d'attentats. Selon la commission d'enquête allemande Hybris, les membres du chat parlaient d'attaques au couteau, de cocktails Molotov et d'armes à feu. Leurs cibles: des églises et des synagogues, entre autres.

L’article