Suisse
Climat

Le plan de bataille du Conseil fédéral pour que la Suisse n'ait pas soif

Le plan de bataille du Conseil fédéral pour que la Suisse n'ait pas soif

A défaut de mesures, les quantités d’eau disponibles dans les cours d’eau diminueront fortement en été et les périodes de sécheresse se multiplieront. Le Conseil fédéral adopte un rapport pour anticiper les problèmes. Présentation.
18.05.2022, 18:5708.08.2022, 16:47
Plus de «Suisse»

Vous suez à grosses gouttes? La Confédération publie, ce mercredi, un dossier qui entre en résonance avec la vague de chaleur qui plombe cette mi-mai. Son titre? Rapport de base sur la sécurité de l’approvisionnement en eau et sur la gestion de l’eau. Mais alors, la Suisse risque-t-elle une pénurie d'eau?

L'Administration fédérale se veut rassurante...

«La Suisse possède d’abondantes ressources en eau, qui perdureront malgré les changements climatiques.

... mais

En été cependant, le débit des rivières et des ruisseaux sera plus faible qu’actuellement. De plus, les épisodes de sécheresse deviendront encore plus fréquents et s’allongeront. Certaines régions pourront alors subir des pénuries d’eau temporaires.»

On l'aura compris, il va falloir faire un peu gaffe et l'Office fédéral de l'environnement (Ofev) à son plan de bataille ou plutôt, en langage administratif: «il présente des solutions possibles».

Que présente ce rapport?

Le rapport «montre l’évolution de la consommation d’eau et des ressources hydriques disponibles en Suisse jusqu’en 2050», indique un communiqué de la Confédération. Dans le détail, le document se penche sur les cinq points suivants:

  1. Quels sont les besoins en eau actuels et futurs de la Suisse, compte tenu de la croissance démographique et de la conjoncture économique d’ici 2050.
  2. Quelle sera l'évolution de la disponibilité des ressources en eau de la Suisse d’ici 2050.
  3. Comment gérer l’eau et mettre en place d'éventuelles constructions d'infrastructures de stockage.
  4. S'occuper des conflits touchant à la préservation et à l’utilisation de l’eau pour assurer l’approvisionnement.
  5. Anticiper les implications sur le plan international de l’utilisation en Suisse de la ressource qu’est l’eau, compte tenu d’accords internationaux liant éventuellement le pays.

A noter, et c'est important, que le Conseil fédéral a adopté ce rapport. Il est ensuite en droit de faire ses recommandations qui, nous le verront, ressemblent assez à des impératifs.

Que faut-il mettre en place pour la politique sur l'eau en Suisse?

L'objectif énoncé par le Conseil fédéral est simple:

«Savoir quelles quantités sont utilisées et quand»
Le Conseil fédéral

Mais il y a un problème: pour l’heure, il n’existe pratiquement pas de données. «Raison pour laquelle l'Ofev est chargée de vérifier quelles données relatives à l’utilisation de l’eau pourraient être relevées facilement à l’échelle nationale», indique la Confédération. Dans ce contexte, les buts sont donc de mettre à la disposition des cantons:

  • Un socle de connaissances.
  • Des stratégies devant leur permettre de collecter des données d’utilisation de l’eau d’une façon homogène.

Dernier des enjeux (et pas des moindres) «un projet de recherche doit estimer les besoins en eau futurs de l’agriculture». Il s'agit donc d'avoir une vision globale au niveau national:

«Des flux physiques de l’eau dans le système économique et donc aussi des réserves d’eau»

Qui va s'occuper de la gestion de l'eau?

Le gouvernement est clair: les cantons. Leur mission? «Adopter une gestion régionale des ressources hydriques». Dans le détail, le Conseil fédéral leur demande:

  • «D'établir les quantités d’eau disponibles dans les rivières, les lacs et les eaux souterraines d’une région, de même que les quantités dont les ménages, l’industrie et l’agriculture ont besoin pendant un épisode de sécheresse estivale.»
  • «S’il se révèle que l’eau pourrait se faire rare, une planification soigneuse peut aider à réduire la consommation ou à améliorer le stockage et la répartition des ressources hydriques.»
  • De mettre en place une «planification régionale de l’approvisionnement en eau potable afin que les distributeurs puissent s’entraider en situation d’urgence.»

Qui devra gérer les sécheresses?

La solution du Conseil fédéral est pragmatique, il veut: «obliger les cantons à fournir des rapports sur les épisodes de sécheresse». Et encore, pas n'importe comment. Voici les données que le gouvernement exige:

  • Des informations sur les déficits d’eau et les conflits qui en résultent.
  • Des mesures de protection en faveur des écosystèmes et des réflexions quant aux adaptations nécessaires avant un prochain épisode de sécheresse.
  • Le nombre de dérogations accordées à l’agriculture en cas de nécessité afin d’autoriser des débits inférieurs aux débits résiduels minimaux.

L'ensemble de «ces nouvelles dispositions entreront en vigueur avec la révision de l’ordonnance sur la protection des eaux», indique le Conseil fédéral.

Dans ce contexte, comment gérer les besoins de l'agriculture?

C'est, en effet, une question clé. De nombreux rapports pointent l'impact des changements climatiques sur ce secteur vital. La gestion de l'eau prend donc tout son sens:

«Les besoins en irrigation doivent être mis en cohérence avec les ressources en eau disponibles grâce à la pratique d’une production agricole adaptée aux changements climatiques et aux conditions locales.»
Le Conseil fédéral

Dans ce contexte, «les mesures possibles sont notamment des adaptations touchant à l’exploitation ou aux infrastructures», précise le gouvernement. Ce dernier note qu'en matière de politique agricole des encouragements existent déjà en faveur d'une irrigation économe, et ce grâce à des contributions.

Qu'en est-il de la nature? Faut-il protéger les lacs, étangs et rivières suisses?

C'est essentiel, en effet. Le rapport pointe:

«Des eaux écologiquement intactes sont plus à même de faire face aux changements climatiques et de répondre aux multiples exigences de la société.»

La mission sera donc de rendre les écosystèmes aquatiques «plus résilients aux changements climatiques». Il faudra donc que les cantons gèrent au mieux:

  • Les cours d’eau.
  • Les étendues d’eau.
  • Les eaux souterraines.

Les visées du Conseil fédéral sont de maintenir ou de remettre dans un état aussi naturel que possible ces endroits. Pour ce faire:

«Il faut donc les protéger contre les prélèvements d’eau excessifs et contre les contaminations par des substances polluantes et des engrais.»

Pour illustrer l'ensemble de ces enjeux et en guise de conclusion, la Confédération a proposé un petit clip sur les changements climatiques. 👇

Vidéo: watson

(jah)

1 Commentaire
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
1
L'aéroport de Sion ne sera pas utilisé pour le tourisme
L'aéroport continuera à servir d'aérodrome de dégagement pour les forces aériennes suisses.

L'Etat du Valais ne développera pas davantage l'aéroport civil de Sion. L'objectif visant à transformer l'aéroport en un outil stratégique pour l'économie et le tourisme est abandonné.

L’article