Enfin! Hier, le Conseil national a accepté l'idée de considérer les protections menstruelles comme des biens de première nécessité. En conséquence, la TVA sur ces articles pourrait passer de 7,7% à 2,5%.
Même si ce premier pas symbolique me réjouit - je suis ravie qu’en 2022, les protections hygiéniques, indispensables à la moitié de l'humanité, soient finalement jugées aussi «nécessaires» que la litière pour chat ou les fleurs coupées - le combat est loin d'être gagné.
Pourquoi? Premièrement, parce que la motion déposée par Jacques-André Maire en 2017, puis acceptée par le Conseil fédéral en 2019, doit maintenant être approuvée par le Conseil des Etats. Ce qui n'est pas encore acquis. Et même si c’est le cas, la mesure n’entrera pas en vigueur avant... début 2023, au plus tôt!
Ensuite et surtout, parce que même si les protections menstruelles nous reviennent moins chères, nous continuerons à subir la charge financière de la «taxe rose», expression qui qualifie la différence de prix entre les produits dits masculins et féminins.
Par exemple, les produits cosmétiques ou le coiffeur: en 2018, Bilan a estimé que les femmes dépensaient 130’000 francs de plus que les hommes au cours de leur vie active. La preuve en vidéo: 4 étudiants de master en journalisme de l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel se sont rendus dans un magasin pour comparer les montants. Et le résultat est sans appel.
Certes, la parole autour des règles se libère peu à peu et le tabou qui les entoure se fissure gentiment. Trop lentement encore? Sans aucun doute. Bien sûr, je préfèrerais des avancées plus rapides et des mentalités moins fermées. Je rêverais de pouvoir aller chercher gratuitement des tampons au distributeur des toilettes d’un café chaque fois que je les oublie à la maison.
Mais j’essaie de voir le verre à moitié plein: mieux vaut une petite victoire qu'une grande défaite, n'est-ce pas? La décision du Conseil national montre tout de même qu’on nous écoute, enfin! Mais dans la pratique, il reste clairement du chemin à faire... et mon porte-monnaie risque de souffrir encore un moment!