Il est tout d'abord utile de jeter un coup d'oeil à la situation épidémiologique en Suisse, car elle va jouer un rôle important dans les décisions du Conseil fédéral. La levée totale des mesures n'est, en effet, envisageable que sous certaines conditions, avait affirmé le gouvernement il y a deux semaines. Il s'agit des paramètres suivants:
Qu'en est-il aujourd'hui? Même si les capacités de dépistage ont atteint leurs limites dans les semaines écoulées, on peut affirmer que le pic de la vague est, désormais, derrière nous, comme le montre clairement le graphique ci-dessous:
Ces derniers jours, le nombre de nouvelles infections recule donc de manière nette, tout comme les admissions à l'hôpital.
Le troisième paramètre, l'immunité de la population, est plus difficile à mesurer. Elle est obtenue en combinant l’infection naturelle et la vaccination. Si cette dernière stagne depuis des mois, l'explosion des cas provoquée par le variant Omicron aurait contribué à répandre largement le virus.
C'est en tout cas ce que soutient la Task force scientifique de la Confédération. Rien que pendant les quatre semaines autour du pic de la vague, 30 à 40% de la population suisse a été infectée, écrit-elle mardi soir. Et d'ajouter:
Les indicateurs pandémiques semblent donc parler en faveur d'une levée totale des mesures. Concrètement, lors de sa séance du 2 février, le Conseil fédéral avait proposé deux scénarios, élaborés en fonction de la situation épidémiologique.
La première variante comporte la suppression des restrictions en une seule fois. Dans ce cas de figure, les mesures de protection suivantes tomberaient:
Même si le gouvernement choisit cette variante, certaines mesures pourraient rester en vigueur. Il s'agit notamment de l’obligation du port du masque dans les transports publics, le commerce de détail et les établissements de santé, ainsi que l'isolement des personnes positives au Covid-19.
Si la situation épidémiologique ne permet pas de supprimer toutes les restrictions d'un seul coup, le Conseil fédéral peut décider de les lever en deux étapes. Cela permettrait de réévaluer la situation après chaque nouvel assouplissement.
Le Conseil fédéral a soumis ces deux scénarios aux cantons. Ils ont plébiscité la première variante. La majorité estime que le certificat Covid n'a plus de sens au niveau national et approuve donc sa suppression.
Une tendance nette pour la fin de la règle des 2G+ dans certains cas semble également s'imposer, même si, globalement, des différences cantonales existent.
Les experts sont moins affirmatifs que les politiques. Interrogé par watson, le virologue Didier Trono n'excluait pas que l'immunité liée à Omicron puisse être peu efficace contre d'autres variants du virus.
Autre point délicat: le port du masque dans les transports publics. Le supprimer serait très dangereux, notamment pour les personnes à risque, estimait le spécialiste des aérosols Michael Riediker. «En présence d'une personne contaminée, la situation peut devenir critique dans presque tous les espaces intérieurs».
Même son de cloche chez le vice-président de la Task force scientifique Urs Karrer: «Afin de décharger les hôpitaux, nous devrions maintenir jusqu'à nouvel ordre l'obligation de porter un masque dans les lieux publics».
Selon les dernières estimations, le port du masque dans les transports en commun devrait résister encore quelques semaines. Réponse cet après-midi.