Le ministre de la Santé Alain Berset laisse entrevoir la possibilité d'un assouplissement anticipé des mesures de lutte contre le coronavirus en cas d'évolution favorable de la pandémie en Suisse.
Point par point, voici ce que le Fribourgeois a affirmé dans Le Matin Dimanche et la SonntagsZeitung.
Pour décider de la suite, il faut notamment tenir compte du variant delta, plus contagieux, et des retours de vacances. Ce dernier point augmente le risque d'infections en Suisse, explique Alain Berset.
De plus, les enfants et les jeunes vont bientôt retourner à l'école et pourraient accélérer la propagation. Il faudra voir comment cela impacte le nombre de cas.
Le ministre de la Santé défend toutefois les «très rares restrictions qui sont encore en place, comme les masques obligatoires dans les transports publics».
Il est encore trop tôt pour faire traiter le Coronavirus comme la grippe. Cela ne pourrait se faire qu'une fois que le risque de surcharge des hôpitaux peut être écarté, ce qui «n'est pas le cas pour le moment», regrette l’élu.
Si les choses se passent bien, des assouplissements comme une limitation de l'obligation de port du masque sont possibles dans quelques semaines, indique le conseiller fédéral.
Toutefois, la situation est pour l'instant encore floue, ce qui signifie qu'il n'est pas encore possible de prévoir le passage à la phase de normalisation, troisième et dernière étape d’un retour à une vie «normale» post-crise.
A propos du certificat Covid, Alain Berset s’est aussi prononcé sur son éventuelle extension.
A ce propos, Christoph Mäder, président d'Economiesuisse, estime dans une interview donnée au SonntagBlick qu'il est nécessaire de parler de restrictions d'accès avec le certificat Covid, «notamment pour les manifestations, les restaurants et les centres de fitness».
Ce qui est hors de question, a-t-il dit, c'est «une sorte de vaccination obligatoire indirecte pour l'accès aux services publics de base».
En Suisse, 48.9 % de la population a été entièrement vaccinée, selon les données de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) vendredi. Ce taux est inférieur à la moyenne comparé aux pays voisins.
Pour l’augmenter, Alain Berset n’envisage pas de mesures comme la vaccination obligatoire du personnel soignant, comme en France. Il veut miser de préférence sur une information et des offres plus ciblées.
Christoph Mäder estime lui que la question de la vaccination obligatoire dans les entreprises se pose. Dans certains cas «nous devrions examiner la question de très près et on peut probablement dire oui», a-t-il déclaré.
Quant à la troisième dose de vaccin avant l'hiver, Alain Berset s'est montré prudent. «Cette décision ne revient pas à nos entreprises, mais à nos spécialistes», a-t-il dit.
Pour l'instant, on ne dispose pas de suffisamment de données pour savoir quand et pour qui les vaccinations de rappel sont nécessaires. Les cantons sont cependant préparés et la Confédération fournit suffisamment de vaccins. (sda/ats/gch)