Déposée en 2019 et soutenue par une quarantaine d'organisations pour la santé, l'initiative populaire «Oui à la protection des enfants et des jeunes contre la publicité pour le tabac» veut interdire toute publicité promouvant le tabagisme qui atteint les enfants et les jeunes.
L'interdiction vise les publicités présentes dans la presse écrite, sur Internet et les réseaux sociaux, sur les affiches, dans les cinémas, dans les points de vente et lors de manifestations mais pas que. Elle concerne aussi:
L'objectif étant de protéger les plus jeunes des conséquences graves du tabagisme sur la santé. Selon des études, plus d'un fumeur sur deux (57%) aurait commencé à fumer alors qu'il était mineur.
Le Conseil national s'est opposé à ce texte mercredi, par 96 voix contre 84. S'ils partagent l'objectif principal de protéger les jeunes contre les effets nocifs du tabagisme, de nombreux opposants issus des rangs de l'UDC, du PLR et du Centre y voient surtout un frein pour le secteur économique: «Ces mesures sont contraires à la liberté économique», a fait valoir Regine Sauter (PLR/ZH).
Gregor Rutz (UDC/ZH), président de la Communauté du commerce en tabacs, s'est lui inquiété des atteintes à des droits fondamentaux, à la liberté d'expression et d'informer: «Ce n'est pas à l'Etat de dire à la population ce qui est bon ou non pour elle».
Pour la majorité, les mesures proposées par les initiants sont nécessaires, mais elles doivent être inscrites dans le cadre de la loi sur les produits du tabac que le Parlement examine encore. Benjamin Roduit (Centre/VS) a expliqué que cette loi offrirait un compromis beaucoup plus «pragmatique et raisonnable».
Voici où on en est aujourd'hui concernant le tabac:
Pour le Conseil national, la publicité ne devrait être interdite que dans les supports destinés aux moins de 18 ans, ainsi que dans les cinémas, l'espace public et sur les panneaux d'affichage extérieur.
Pour le reste, les deux Chambres soutiennent l'élargissement à toute la Suisse de l'interdiction de la vente de cigarettes aux moins de 18 ans ainsi que la base légale aux achats-tests visant à vérifier le respect des âges-limites. (ats/mndl)