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Omicron: «le Covid, ce n'est pas le pire pour les élèves»

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Face au Covid, la fermeture des écoles reste le pire scénario aux yeux des enseignants, des autorités et bien sûr des parents d'élèves.Image: Montage watson / Shutterstock

Omicron et les écoles: «Le Covid, ce n'est pas le pire pour les élèves»

Si Omicron a eu un effet sur l'absence d'enseignants, en particulier dans le canton de Vaud, quel impact les quarantaines et autres mesures sanitaires ont-elles sur les élèves? Eléments de réponse.
24.01.2022, 17:5629.01.2022, 12:11
Jonas Follonier
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Deux semaines après la rentrée scolaire, la RTS a fait le bilan de la pénurie d'enseignants à laquelle s'étaient préparés les cantons. Si Omicron a perturbé le système de remplacements du Canton de Vaud («un enseignant sur dix manquait à l'appel» après les vacances et «au moins 2300 remplaçants sont déjà intervenus depuis le 10 janvier»), les autres cantons romands sont moins touchés. Mais qu'en est-il de l'impact des quarantaines et des mesures sur les élèves? Est-ce vraiment la catastrophe qu'on s'imagine parfois?

Des dégâts réels, mais limités

«Des moyens doivent être donnés aux écoles pour gérer l'impact psychologique significatif du Covid sur les élèves, que ce soit avec la pénurie de profs, les quarantaines ou encore le port du masque», plaide le président du Syndicat des Enseignants romands (SER) Samuel Rohrbach. «Nous l'avons dit dès le début de la crise, en avril 2020. Or, à l'heure actuelle, il n'y a pas assez de professionnels». De manière plus générale, le syndicat voit arriver une forme de Covid long psychologique pour les écoles:

«Nous pensons que cet impact va avoir des séquelles les prochaines années, il faut donc plus de ressources comme cela a été le cas à la rentrée 2020»

Concrètement, il s'agit d'engager davantage d'enseignants spécialisés, de psychologues scolaires, etc., dans le but de pallier la déstabilisation de certains élèves avec les mesures sanitaires. «En tant qu’enseignants, nous avons tous constaté qu’il y avait une baisse de motivation en août 2020, et c'est la même chose actuellement», confirme Vincent Eschmann, enseignant et conseiller pédagogique pour les écoles secondaires dans le canton du Jura. L'ancien président du Syndicat des enseignants jurassiens de Delémont poursuit:

«Cela dit, nous avons de bons outils pour limiter les dégâts, comme par exemple une plateforme interactive (éduclasse), où enseignants et élèves peuvent préparer le travail de la semaine prochaine. Bien sûr, ça ne remplacera jamais la présence de l’enseignant et il faut que tout le monde joue le jeu.»

La fermeture des écoles reste le pire scénario aux yeux des enseignants, des autorités et bien sûr des parents d'élèves. «En tant qu'associations des parents d'élèves, nous sommes défavorables au fait de renvoyer les enfants à la maison, mais nous sommes conscients que parfois, c'est malheureusement la seule solution», explique Tristan Mottet, président de la Fédération d’Associations de Parents d’Elèves du Valais central, et vice-président de la faîtière romande. Lui et Vincent Eschmann sont en outre conscients de l'impact psychologique relevé par Samuel Rohrbach.

Un manque de remplaçants

Là où, de l'avis général, il y a un grand problème qui était déjà présent avant la pandémie, c'est au niveau des remplacements: le personnel suffisamment formé manque cruellement. «Les cantons avaient anticipé en mettant en place des collaborations avec les hautes écoles pédagogiques (HEP), mais on constate que ça ne suffit parfois pas», observe Samuel Rohrbach. Il lance un appel aux départements de l'éducation:

«Nous souhaitons que tous les cantons ouvrent les centrales de remplacement et que les processus d'engagement se fassent de façon plus rapide»

Tristan Mottet, lui-même ancien enseignant, a connu des cas où le directeur avait besoin d'un remplaçant au pied levé, ce qui complique la recherche d'une personne compétente. Selon lui, un engagement plus systématique des étudiants de la HEP, qui ont un minimum de bagage pédagogique, est une option qui devrait être envisagée. Aussi:

«Mettre en place un système de parrains, pour que chaque remplaçant qui débute ait un mentor dans l'établissement, serait une bonne piste»

Le Covid, ce n'est pas le pire

Selon Vincent Eschmann, qui a plus de trente ans d'expérience dans l'enseignement, le Covid n'est pas le phénomène le plus préoccupant pour la qualité d'apprentissage des enfants et des adolescents:

«La concentration des élèves se heurte à des phénomènes plus larges que le Covid, tels que les écrans»

Selon lui, le temps passé sur les smartphones et autres tablettes est plus que préoccupant. Au-delà des petites mesures que peuvent prendre les professeurs, c'est toute une réflexion sociétale que Vincent Eschmann et bien d'autres professeurs appellent de leurs vœux. Cela ne concerne évidemment pas que les enfants. En attendant, la suite prochaine de la pandémie et la fin possible des mesures seront déterminantes pour le quotidien scolaire de nos chères têtes blondes.

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