Boris Bondarev, un ex-diplomate russe de 41 ans, est sous la protection 24h/24 de policiers suisses, rapporte 24 heures. Les raisons? Il a quitté lundi, à Genève, le service de la mission de l’Organisation des Nations unies (ONU) de son pays en attaquant le président russe Vladimir Poutine et sa guerre en Ukraine à travers une lettre ouverte. Une protestation qui a eu un retentissement mondial.
Il est maintenant en danger. En effet, quiconque qualifie publiquement l’attaque russe contre l’Ukraine de guerre peut s’attendre à finir en prison en Russie. Celui qui s’exprime contre le maître du Kremlin peut également perdre sa liberté, peut-être même sa vie.
Le quotidien vaudois explique que l'ex-diplomate va potentiellement à la rencontre de problèmes. Pourquoi? Parce que le Service fédéral de sécurité, une unité de l'Office fédéral de police (Fedpol), a pour mission de garantir la sécurité des membres du Conseil fédéral et des autres fonctionnaires. Il est également responsable de la protection des diplomates étrangers. Mais Boris Bondarev va, désormais, perdre son statut diplomatique. La Suisse continuera-t-elle malgré tout à le protéger? Fedpol répond:
En règle générale, il s’agit de deux mois. Boris Bondarev peut donc compter sur la protection de la police suisse au moins aussi longtemps, pour autant que le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) le juge nécessaire et donne le mandat correspondant à la Fedpol, ce qui devrait être une formalité.
Boris Bondarev aurait apporté, lundi, en main propre, sa démission à la Mission russe. Ce faisant, il ne donne pas l’impression d’une démarche clandestine. Il ne voulait sûrement ni disparaître ni même révéler des informations secrètes de l’appareil d’Etat russe à un service de renseignement occidental.
En parallèle, il a envoyé une lettre de protestation à plusieurs personnes par e-mail, qui regorge certes de critiques envers Vladimir Poutine et le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, mais elle ne contient aucune confidence sur ses deux décennies de service public.
La question qui agite le lanterneau politique est maintenant de savoir s'il faut accorder ou non l'asile au diplomate russe. Socialistes et UDC ne sont pas d'accord. 👇
Selon 24 heures, les chances sont bonnes pour que la Suisse accueille un demandeur d’asile comme Boris Bondarev. Et malgré son départ en tant que diplomate, il n’a pas encore dû remettre sa carte de légitimation à la Confédération – ici aussi, le «délai de courtoisie» de deux mois s’applique. Selon le porte-parole du DFAE Pierre-Alain Eltschinger:
Boris Bondarev a l’intention de chercher un emploi, mais il ne précise pas s’il souhaite rester dans le pays. Ce dont il est sûr, c’est qu’il ne retournera pas en Russie.