Les conseils d'État genevois et vaudois ont annoncé vouloir prévenir une éventuelle pénurie d'électricité et de gaz cet hiver. Dans les grosses lignes, les deux cantons romands ont mentionné des réductions de chauffage, souhaitent des comportements économes de la part des entreprises et de la population ainsi qu'une limitation de l'éclairage commercial.
«Nous ne sommes pas en situation de crise complète, mais il est nécessaire de faire des économies pour ne pas subir de rupture d'approvisionnement. Il faut agir à tous les niveaux de la société», a déclaré mercredi le conseiller d'État genevois Antonio Hodgers. L'homme, qui est en charge du Département du territoire, est également membre de la task force énergie, créée par le gouvernement au début du mois.
Quant à Christelle Luisier, présidente du Conseil d'État vaudois, elle estime qu'il y a un «risque concret et sérieux». «La gestion du risque de pénurie d'énergie est une préoccupation de l'ensemble du gouvernement. Le levier le plus crédible est la réduction de la consommation d'énergie et la lutte contre le gaspillage», a-t-elle déclaré.
Le gaz naturel et l'électricité représentent 50% de l'énergie consommée à Genève, contre 40% en moyenne nationale. En outre, 86% des chaufferies au bout du lac fonctionnent au gaz, essentiellement celles des logements. Ces mesures devraient permettre d'économiser 20% d'énergie:
Ces mesures seront immédiatement appliquées à l'État, tandis que les établissements publics autonomes sont invités à participer à l'effort commun, a précisé le conseiller d'État Serge Dal Busco. Ce plan d'action prévoit aussi l'extinction de l'éclairage public sur sept routes cantonales et une baisse du chauffage dans les transports publics genevois (TPG).
Idem pour les communes. Elles adopteront les mêmes mesures bien que quelques points doivent encore être revus quant aux infrastructures sportives, en particulier des patinoires provisoires, et de l'éclairage des voies publiques.
Quant aux logements, qui seront chauffés à 20 degrés, l'Asloca demande aux régies d'agir avec proportionnalité. En effet, cette mesure pourrait impacter certains bâtiments résidentiels mal isolés.
«L'objectif est évidemment de garantir que les prestations essentielles puissent continuer à être fournies à la population», a précisé la présidente du Conseil d'État vaudois. Les mesures sont sensiblement identiques à celles prises par le canton de Genève, c'est-à-dire:
Une différence existe tout de même entre les deux cantons romands. Alors que Genève met en place des mesures pour les professionnels et les privés, Vaud ne souhaite pas «mettre toute la responsabilité sur la population et demande un gros effort aux entreprises et aux communes», a affirmé Vassilis Venizelos du Département de la jeunesse, de l'environnement et de la sécurité (DJES).
Aussi, le Conseil d'État met parallèlement en consultation puis proposera au Grand Conseil deux décrets urgents pour limiter l'éclairage publicitaire (enseignes) et commercial (surfaces de bureaux, magasins, etc) ainsi que pour permettre au canton d'encourager les entreprises grandes consommatrices à prendre les dispositions nécessaires pour faire face à une pénurie, en réorganisant leur fonctionnement. Une consultation qui court jusqu'à lundi.
Les communes seront étroitement impliquées. Des séances d’information à leur attention sont déjà programmées avec les préfectures et l'EMCC dans chaque district durant les mois d'octobre et de novembre.
Enfin, la création d'une page spéciale sur le site internet de l'État ainsi qu'une hotline feront également partie du dispositif cantonal.
(sia/ats)