Le Conseil fédéral a fini par céder. Contrairement à ce qu'il avait annoncé la semaine passée, le gouvernement a décidé ce lundi de reprendre les sanctions édictées par l’Union européenne (UE) contre la Russie.
Dans un premier temps, la Suisse avait pourtant préféré attendre. Ce qui avait provoqué de nombreuses réactions négatives au sein de la population et de la classe politique helvétique. Mais, concrètement, que prévoient ces sanctions?
Une partie des sanctions sont des mesures de rétorsion financières ou touchant aux biens. Elles frappent des entreprises et des personnalités russes dont les avoirs sont gelés avec effet immédiat. Parmi les personnes visées, il y a:
Les entreprises visées ne pourront plus, quant à elles, établir de nouvelles relations d’affaires. Pourtant, «les institutions financières russes en Suisse ne représentent pas un pourcentage très important», a précisé lundi le ministre des Finances Ueli Maurer.
La Confédération a également étendu l'interdiction d’importation, d’exportation et d’investissement aux régions séparatistes de Donetsk et Lougansk qui ne sont plus contrôlées par le gouvernement ukrainien.
Le Conseil fédéral a par ailleurs prononcé des interdictions d’entrée à l’encontre de plusieurs personnes qui ont des liens avec la Suisse et sont proches du président russe Poutine.
L’accord visant à faciliter la délivrance de visas conclus avec la Russie en 2009 a été partiellement suspendu. Les détenteurs de passeports diplomatiques pourront continuer d’entrer en Suisse sans visa.
De plus, à l'image d'autres pays européens, la Suisse a fermé son espace aérien à tous les vols en provenance de la Russie. Cette mesure s'applique dès lundi à 15 heures.
Des exceptions sont prévues pour les vols effectués à des fins humanitaires, médicales ou diplomatiques.
Malgré ces décisions, le Conseil fédéral a réaffirmé la disposition de la Suisse à contribuer activement à la résolution du conflit par le biais de ses bons offices.
Le président de la Confédération, Ignazio Cassis, a affirmé vouloir «garder des possibilités diplomatiques ouvertes» avec Moscou.
Le Conseil fédéral a dû par ailleurs vérifier que sa décision d'adopter les sanctions de l'UE ne portait pas atteinte à la neutralité suisse. Selon Ignazio Cassis, cela n'est pas le cas.
L’attaque «sans précédent» de la Russie a incité le Conseil fédéral à modifier sa pratique actuelle en matière de sanctions, se justifie le gouvernement qui va continuer d’examiner individuellement chaque nouveau paquet de sanctions édictées par l’UE.
Finalement, la Confédération a décidé d'envoyer quelque 25 tonnes de produits de première nécessité à Varsovie, capitale de la Pologne.
Les produits de première nécessité, d’une valeur de huit millions de francs, sont destinés à la population ukrainienne se trouvant en Ukraine et dans les pays voisins. Leur livraison sera accompagnée par des collaborateurs du Corps suisse d’aide humanitaire. (asi)